En route vers demain
Une série de personnalités fortement marquées à gauche ont présenté mercredi leur «Manifeste 2020», sous-titré «Urgence: pour un autre monde et ne pas revenir à l’a-normalité». Une initiative bienvenue, même si parfois prévisible, voire convenue. Le diagnostic a été posé depuis longtemps. Et s’il est parfois bon d’être conforté dans des opinions trop minoritaires, ce sont surtout les alternatives qui nous intéressent. Un autre monde est possible, mais lequel? Et comment y parvenir?
Il ne s’agit pas d’un programme clef en main. Les auteurs de ce manifeste ne l’ont pas rédigé ainsi. Quelques pistes sont toutefois tracées. Notamment autours du secteur des soins (Franco Cavalli), la culture (Michel Bühler) ou l’éducation (avec Pierre-Yves Maillard, président des syndicats suisses, qui, au-delà de l’accès à la formation, propose une garantie d’un premier emploi).
Mais la bonne nouvelle vient à la fin de ce recueil de textes. Finalement, la personne qui a le plus les pieds sur terre et qui parvient à marier pensée radicale et propositions concrètes s’appelle Ana Ziegler. Elle représente la Grève du climat, portée par des jeunes. Ce qui explique peut-être aussi la puissance et l’implantation du mouvement. Ses propositions sont sérieuses et porteuses d’un basculement du monde. Qu’il s’agisse de mobilité durable, d’économie verte ou de réduction du temps de travail. Cette solidité idéologique en compagnie de gens qui ne sont pas des débutants laisse espérer que le mouvement de la grève climatique parviendra à s’inscrire dans la durée et à prospérer. Mais en doutions-nous?