Genève

Une belle ambiance violette à l’Uni

L’alma mater aussi était mobilisée pour la grève des femmes*. Précarité professionnelle, notamment dans le corps intermédiaire, harcèlement sexuel, droit à une vie familiale équilibrée… les revendications étaient nombreuses.
Une belle ambiance violette à l’Uni
Ambiance de ruche à Uni-Mail vendredi matin. PBH
Grève des femmes

Vendredi, dès le matin, les débrayeuses ont pris possession du hall d’Uni-Mail, surnommé Uni-Mâle par une gréviste. Jeunes et moins jeunes, une ambiance de ruche, avec un atelier-pancartes, un tampographe, une badgeuse, mais aussi un atelier de sérigraphie pour taguer des t-shirts avec des slogans ou des dessins. La mobilisation a principalement concerné les sciences sociales et les lettres. Dans les disciplines scientifiques, la médecine ou le droit, elle s’est avérée beaucoup plus faible, admettent les personnes présentes.

L’appel pour la grève des femmes* a été lu à 11h, dans une ambiance combative, notamment sur la reconnaissance ducare (les activités de soins consacrées aux proches), sur le droit à une vie familiale équilibrée, en faveur de l’égalité salariale ou pour l’instauration de quotas. Les chapitres relatifs à l’égalité en matière d’identité de genre, à la liberté des choix sexuels ou à la lutte contre le harcèlement sexuel ont été ovationnés.

Une question particulièrement sensible

Le harcèlement constitue une question particulièrement sensible, comme l’ont montré les différentes interventions effectuées durant l’après-midi, la précarité des étudiantes et du corps intermédiaire favorisant les comportements sexistes. «Il y en a plus qu’assez de ces harceleurs qu’on envoie en congé sabbatique et qui reviennent comme des fleurs, bronzés, six mois plus tard»,  a dénoncé l’une des oratrices. «Durant le même temps, l’université enferme les victimes dans le silence.» Les manifestantes exigent que le groupe de confiance mis en place soit doté d’un pouvoir de  sanction, ce qui n’est pas le cas actuellement et le rend inopérant. Et de dénoncer l’inertie d’un rectorat «qui se contente de faire du purple washing avec ses affiches».

Les différentes associations d’étudiant-e-s ou du personnel précaire de l’université ont aussi eu le soutien des syndicats SSP et SIT. Un cahier de revendications a été transmis au rectorat le 9 mai dernier. Là aussi, l’attentisme de la direction de l’Uni est pointé. «On n’a pas eu de réponse du recteur, Yves Flückiger», déplorent Corinne Domingos et Cecilia Raziano Gonzalez, toutes deux assistantes au département de géographie. En revanche, une séance de travail a été convenue avec une vice-rectrice pour en discuter.

Parité à toutes les échelles exigée

Autre revendication: la parité à tous les échelons de l’université. «Au département de géographie, vous avez 69% de femmes parmi les étudiants, mais, au niveau des professeurs, ce pourcentage tombe à 28% », explique Cecilia Raziano Gonzalez. Globalement, toutes facultés confondues, ce ratio est de 61% contre 28%, selon une intervenante.

«Il faut être prêtes à se battre sur la durée, estime la syndicaliste Suzy Castro. Rendez-vous le 14 juillet, le 14 août, le 14 septembre…. jusqu’à ce que nous ayons obtenu satisfaction.»

Les interventions ont aussi porté sur la précarité des petites mains de la recherche. Avec des revendications très concrètes comme un salaire minimum à 4000 francs par mois.

 

 

 

*L’utilisation de l’astérisque inclut toutes les personnes s’identifiant comme femme.

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