Développer la motricité chez les enfants en abordant la relation aux autres et la pratique d’un sport collectif, c’est l’objectif de «Minivolley et psychomotricité», une activité hebdomadaire proposée à Genève par Marco De Monte, moniteur de volley-ball et thérapeute en psychomotricité. Une approche qui valorise le développement de la confiance en soi et le plaisir de jouer, au-delà de la compétition sportive. Cet exemple est glané de l’ouvrage collectif La prévention en psychomotricité: exemples de dispositifs inédits¹>A-F Wittgenstein Mani, J. Bourquin, La prévention en psychomotricité: exemples de dispositifs inédits, Editions IES (coll. Pratique.s), 2018. Anne-Françoise Wittgenstein est professeure à la HETS-Genève et thérapeute en psychomotricité. Juliette Bourquin est diplômée en sciences de l’éducation et adjointe scientifique à la filière psychomotricité HETS-Ge., sous la direction d’Anne-Françoise Wittgenstein et de Juliette Bourquin. Il illustre comment des spécialistes de la psychomotricité proposent des dispositifs mettant le corps et le mouvement sur le devant de la scène pour soutenir le développement de la personne dans sa globalité. Dans des contextes aussi variés qu’une crèche, un club sportif, une maison de quartier, ou encore dans des pays en guerre.

Par son action centrée sur l’expérience du corps et du mouvement, la psychomotricité a en effet pour but de renforcer la confiance en soi des personnes dans leur rapport à eux-mêmes et aux autres, ainsi que leur potentiel d’acteurs-trices sur leur environnement. Les thérapeutes en psychomotricité interviennent en tant qu’experts du développement psychomoteur auprès d’enfants, ados et adultes en difficultés sur le plan moteur, comportemental, relationnel ou émotionnel. Mais pas seulement. Leurs interventions peuvent aussi avoir un caractère de prévention. C’est cette dimension qu’aborde le livre de Wittgenstein et Bourquin, en présentant des expériences qui mettent en lumière une vision de la diversité des besoins de chacun-e, au-delà d’une stigmatisation souvent posée comme préalable à l’intervention. Les dispositifs décrits se situent ainsi dans une logique d’intervention non ciblée sur des pathologies ou des difficultés diagnostiquées.

En partant d’exemples concrets, l’ouvrage propose un éventail de dispositifs qui montre l’importance de la collaboration interprofessionnelle en tant que levier de mise en place de projets stimulés par les apports de l’approche psychomotrice déployée dans des contextes communautaires, sportifs, éducatifs, pédagogiques ou de loisir. Autant de manières de créer des environnements soutenants et prévenants pour leurs bénéficiaires. Ces initiatives constituent des solutions originales en réponse à des défis actuels comme l’inclusion, la parentalité ou la place de l’activité physique.

Par des dynamiques interprofessionnelles fécondes, les interventions en psychomotricité se déploient au sein de la collectivité et de la cité, au bénéfice du plus grand nombre. En engageant une réflexion sur ces pratiques, La prévention en psychomotricité restitue combien l’attention au corps et au mouvement est un déterminant essentiel de la santé, comprise comme un état qui permette à chacun-e de réaliser ses potentiels et de faire face aux difficultés de la vie.