Édito

L’égalité, en tout et pour toutes

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L'ambiance était électrique lors des Assises féministes l'an passé. DR
Grève féministe

Un événement majeur va marquer les luttes féministes en Suisse cette année: la Grève du 14 juin. Multiples et diverses, elles s’unissent déjà en un torrent militant, grondant, croissant, bien décidées à renverser le patriarcat.

En ce 8 mars, Le Courrier accompagne naturellement ce mouvement, cette grève féministe et des femmes*. Il l’analyse, le raconte, le commente, se place à ses côtés. Par des articles journalistiques et des espaces que nous continuerons d’offrir durant les mois à venir, par le traitement de thématiques spécifiques. Mais aussi à travers nos «pages de grève», ouvertes à la créativité de collectifs, d’autrices et d’illustratrices romandes.

Cet enjeu majeur devra être fédérateur. Au maximum. Il s’agit là d’un gage de succès. Sans pourtant laisser aucune voix de côté. La polyphonie féministe ne doit pas devenir un patchwork illisible. Le défi consiste ainsi à se concentrer, à porter un message fort, qui ne tait ni les spécificités des luttes ni les aspirations de chacune.

Les dix-neuf points du manifeste, publié dans nos pages le 14 janvier couvrent une palette très large: sexisme, sexualité, orientation sexuelle, migration, racisme, travail et intimité. Celle-ci illustre l’ampleur des inégalités, de la diversité des femmes, de leurs conditions, de l’infinité des problèmes qu’elles affrontent.

Ces particularités et ces richesses ressortent des témoignages et des analyses recueillis dans ce numéro spécial. Les femmes ont toutes des parcours différents, mais ont ceci en commun, qu’elles rencontrent des besoins multiples et urgents.

La grève à venir s’annonce comme une lame de fond qui valorise la créativité et l’imagination. Elle doit conscientiser une large frange de la population. Comme l’a fait sa grande sœur de 1991 qui a permis une participation accrue des femmes, sur le plan politique, militant, syndical ou associatif. Saura-t-elle aller plus loin?

Nul besoin de connaître le manifeste par cœur, ni même d’adhérer à chacun de ses dix-neuf points pour rejoindre cette lutte. Il suffit de reconnaître les multiples attentes d’égalité. Que ce soit dans la rue, au travail ou à la maison.

Le14 juin ne représente pas non plus une finalité. Ce mouvement ne doit pas rester lettre morte. Il doit se transformer en réalités, politiques, législatives, sociales, concrètes. L’énergie est là, accumulée à travers des décennies de luttes, et ravivée depuis les assises féministes de 2018, prémisses de la grève. Il faut entretenir la dynamique et l’imagination qui la portent; les transformer. Pour enfin obtenir l’égalité. En tout. Pour toutes. Maintenant!

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