On nous écrit

Un piège de la droite

Stéphane Vincent explique que défendre le droit de porter un voile ne signifie pas le cautionner.
Laïcité

«Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez le dire!» a écrit Voltaire: une pensée vigoureuse et magnifique dont certain-e-s ont tendance à oublier la première partie…
Favorable à une liberté d’expression poussée jusqu’à ses derniers retranchements, je me réjouis de vivre dans un pays où chacun est libre de dire ce qu’il veut. On peut ainsi disserter la bouche en cœur sur la lapidation et des converties peuvent nous assurer que le voile c’est la liberté (pour les femmes…), devant une partie de la gauche qui les gratifie de respectueuses génuflexions.

Le voile a plusieurs significations, mais ce n’est jamais un simple «bout de tissu», comme certaine-s voudraient le croire et le faire croire. Le voile relève généralement d’une vision extrêmement rétrograde des rapports hommes-femmes. Une partie de la gauche réclame un droit sans restriction au port du voile, une position qui se défend néanmoins, sauf en ce qui concerne les fonctionnaires. Ces derniers sont censés respecter au plus près le principe pacificateur de laïcité et représentent des valeurs qui méritent d’être défendues sans aucune ambiguïté.
Défendre le droit de porter un voile ne signifie pas le cautionner, une nuance qui semble échapper à bien des défenseurs de la liberté d’expression qui se sont engouffrés tête baissée dans ce piège de la droite, comme ils le feront bientôt avec la burka…

Stéphane Vincent,
Onex (GE)

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