Par ces quelques lignes, nous souhaitons partager les beaux moments vécus à Côme, dans la paroisse de San Martino du quartier de Rebbio. Rappelons qu’en juillet 2016, environ 500 personnes migrantes avaient dû s’installer dans des camps informels, refoulées par des gardes frontières suisses. Face à cette crise humanitaire, le prêtre Don Giusto a ouvert les portes de sa petite paroisse pour y accueillir jusqu’en mai 2017 plus de 1300 personnes.¹>1 A ce sujet, cf. RTS: «Entretien avec Don Giusto della Valle sur la crise à Côme», 07.09.2016; Rapport MSF Italie: «fuoricampo» 2018; Amnesty international Suisse: «La Suisse enfreint les droits des mineurs», 31.08.2016.Selon lui, cette situation est liée au non respect des droits des mineurs non accompagnés et des personnes vulnérables qui devraient pouvoir traverser la frontière italo-suisse et rejoindre leurs proches dans différents pays.

Ce n’est pas seulement un centre d’hébergement que nous avons découvert, mais un lieu convivial et chaleureux où s’organise une vie collective. Le sens est donné: créer du lien et retrouver un sentiment d’humanité. Par des gestes simples, Don Giusto, entouré d’une vingtaine de bénévoles, offre un accueil de qualité aux personnes migrantes sans distinction, quels que soient leur statut, leur origine, leur confession ou la durée de leur séjour. Un nombre stable d’une septantaine de personnes y sont accueillies dans un climat bienveillant et non jugeant, dont des familles monoparentales, des mineurs non accompagnés, des femmes nigérianes et des jeunes adultes. Malgré le drame d’un exil périlleux et les persécutions subies, ici les échanges sont agréables, parsemés d’éclats de rire. La petite équipe offre des vêtements chauds, des soins sanitaires de base, un accompagnement social et juridique. Des activités d’intégration sont proposées, des cours d’italien et d’informatique, de la danse, ainsi qu’une orientation vers des stages professionnels. Les tâches sont organisées de manière participative; de la confection des repas collectifs au nettoyage des lieux, tous les hébergés mettent la main à la pâte. A notre arrivée, l’un d’entre eux offre un café, l’échange s’établit naturellement.

En lien avec Caritas et plusieurs associations œuvrant à Côme et au Tessin, l’équipe de Don Giusto a su acquérir la confiance de nombreuses personnes. Pour ses engagements, il reçoit en novembre 2016 le lauréat du festival des droits humains; puis en 2017, le prix suisse des droits de l’homme «Alpes ouvertes» à Chiasso. Les financements proviennent uniquement de dons privés. Malgré cette mobilisation, les fonds restent insuffisants face à l’ampleur des besoins. Plus de 200 personnes dorment actuellement dans des parkings à l’abri des regards. Les plus chanceux sont hébergés dans des lieux d’accueil temporaires ou des tentes chauffées.

Un nouveau projet prévoit la rénovation d’une ancienne ferme d’une surface de 120 m2, permettant d’accueillir plus d’une dizaine de jeunes de 18 à 21 ans dans des conditions adéquates. Vos dons sont indispensables à sa réalisation. Parce que l’accueil est notre devoir d’humanité!