Édito

Mme Irma, quid de la gauche?

Mme Irma, quid de la gauche? 1
Le Conseil d'Etat 2013-2018 lors de sa prestation de serment. JPDS
Elections cantonales genevoises

Ce printemps, les Genevois renouvellent leurs autorités cantonales. Alors que les partis affrontent le froid polaire pour rencontrer les électeurs, l’heure est venue de dresser notre bilan de l’exécutif, département par département. Honneur pour commencer au seul qui ne prétend pas rempiler, le président, François Longchamp. La nouveauté d’une présidence sur cinq ans, délestée de toute politique publique majeure, devrait faire long feu. Cet échec semble surtout à l’image d’un gouvernement n’ayant pas brillé par sa cohésion.

S’ajoute l’écueil d’un Grand Conseil peu lisible, marquant régulièrement sa défiance envers le Conseil d’Etat à majorité de droite. Cela fut souvent salutaire, par exemple pour éviter de tailler certains subsides. Mais le paradoxe reste frappant: les derniers budgets sont passés grâce à une majorité formée notamment de la gauche rose-verte, pourtant minoritaire au sein de l’exécutif. Pendant ce temps, le PLR se payait le luxe de faire affront à ses magistrats Longchamp et Maudet, locomotives de cet exécutif qui aura comme rarement infligé des programmes d’économies à l’Etat.

C’est dire si un coup de sac serait bienvenu. La gauche ambitionne de récupérer le troisième siège perdu il y a cinq ans. Possible, mais compliqué. Car si la droite a le vent en poupe, profitant de la candidature de Pierre Maudet au Conseil fédéral, la dynamique, à gauche, paraît grippée. Ainsi, le résultat de la bataille pour le trio des candidats socialistes a créé de grosses frustrations à l’interne. Surtout, il semble difficile de mobiliser largement l’électorat de gauche quand, ces dernières cinq années, ses représentants, minoritaires au gouvernement, ont au mieux arraché de rares avancées et limité la casse, et, au pire, ont légitimé des reculs en obtenant des mouchoirs pour pleurer. Songeons notamment aux mesures compensatoires de la réforme fiscale des entreprises. Elle reviendra hanter la prochaine législature sans qu’aucun des candidats ayant le plus de chances à gauche n’affirme une véritable posture de combat. Au final, le futur gouvernement pourrait ressembler à l’actuel, même si l’une ou l’autre tête tombaient.

Quant au Grand Conseil, là où réside la véritable bataille puisque c’est lui qui vote les lois, les jeux sont très ouverts. Les conflits de personnes et la multiplication des listes pourraient empêcher Ensemble à gauche d’atteindre le quorum. Quant au nouveau parti d’Eric Stauffer, son entrée au Grand Conseil semble difficile. Genève en marche se contentera sans doute de piquer des voix au MCG.

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