Édito

Un bilan contrasté pour la gauche

D’un côté, un attelage rose-vert bien placé pour transformer l’essai de sa récente majorité au gouvernement; de l’autre, un recul de plusieurs sièges au parlement: le bilan des cantonales est pour le moins contrasté pour la gauche. Pratiquement, la concrétisation de ses ambitions au Conseil d’Etat instaurerait un régime de cohabitation. Le constat est double: dans une élection majoritaire où la personnalité des candidats joue un rôle, les représentants de la gauche peuvent parvenir à séduire au-delà de leur base: c’est ce que montre la réélection de Pierre-Yves Maillard, qui a convaincu une majorité d’électeurs dans tous les districts. En revanche, les logiques partisanes reprennent le dessus, dès lors qu’il s’agit de désigner ses députés. Sur ce terrain, force est de constater que, globalement, la gauche ne parvient pas à faire bouger les lignes. La progression du PS se fait ainsi au détriment de La Gauche et des Verts. Ces derniers font par ailleurs les frais de la poussée des Vert’libéraux. Faut-il en conclure que l’ADN du canton reste foncièrement de droite? On voit pourtant que les Vaudois votent souvent avec la gauche sur les enjeux cantonaux et fédéraux. Cela s’est encore vu dimanche, avec l’acceptation de l’initiative Franz Weber et le oui massif (60%) au prix unique du livre. Mais de là à adhérer au programme des forces progressistes, il y a un pas que beaucoup ne franchissent pas. Confrontés à la concurrence d’une écologie de droite, les Verts reconnaissent désormais la nécessité de mieux affirmer la spécificité de leur projet, notamment l’articulation de la cause environnementale et de la question sociale. Durant cette campagne, PS et Verts ont beaucoup parlé logements, transports, garderies: autant de préoccupations aigües en cette période de surchauffe démographique. Ils ont été moins diserts en revanche sur d’autres sujets pressants, comme la sauvegarde de l’emploi industriel et la protection des travailleurs. C’est pourtant là aussi que résident les attentes des électeurs confrontés à la menace du chômage et des délocalisations, sinon au spectre du dumping salarial. L’épisode Novartis avait mis en exergue ces inquiétudes, avant qu’elles ne soient éclipsées par la polémique sur les exonérations fiscales. Les mêmes partis qui se sont mobilisés pour le sauvetage de l’usine nyonnaise seraient avisés d’y apporter des réponses.

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