Quentin Mouron, écrivain et poète canado-suisse, offre un septième roman bref mais riche : en seulement 160 pages, l’auteur aborde les thèmes difficiles de la rupture amoureuse, du chaos social, des violences policières et du racisme. Malgré son titre, il n’est pas question de joie dans La Fin de la tristesse. Ce récit choral nous mène à la rencontre de plusieurs personnages en quête de sens qui ont pour point commun d’avoir été confrontés à l’absence d’un être cher.
Leur état émotionnel troublé est mis en parallèle avec la situation bouleversée de l’époque. Le chaos de l’actualité se reflète dans chaque personnage et inversement. Ainsi, le tumulte de l’été 2023 en France fait écho à l’esprit agité d’Anastasie, amoureuse déçue qui n’a d’autre choix que d’incendier son appartement pour laisser s’envoler les souvenirs d’une histoire interrompue brutalement. Clémence, elle, fait face à la mésentente entre son fils et son nouveau mari, Gilles, avant d’être confrontée au deuil. Maxime observe les émeutes survenues après la mort de Nahel Merzouk avec son regard de jeune immigré. Il questionne la colère de la foule et s’en imprègne.
Enfin, le narrateur anonyme se confie sur son histoire d’amour aussi intense que furtive, condensée en quinze pages, qui séduisent par leur authenticité. Les récits se mêlent et se rejoignent pour brosser le portrait d’une société à vif, composée de personnes sensibles menant chacune son combat personnel au sein des épreuves collectives. Les phrases sont longues, le point rare et la parole affranchie de guillemets. L’écriture se veut orale, sans être dénuée de poésie, retranscrivant dans toute son ambiguïté l’état du cœur brisé.
Ces chroniques ont été écrites par des étudiant·es en Lettres de l’université de Genève, dans le cadre de l’atelier d’écriture animé par Marko Vuketic et Pierre Bellon.