Les tenant·es de l’armée avancent masqué·es. Le 30 novembre, la Suisse votera sur une initiative dite «Service citoyen» visant  à faire évoluer le service militaire vers, comme son nom l’indique, un service à la communauté.

L’intitulé semble s’inscrire dans une certaine modernité. Mais, comme l’a rappelé hier à Genève un comité unitaire regroupant les partis de gauche, des syndicats, des milieux pacifistes mais aussi le collectif juif décolonial Marad, il y a tromperie sur la marchandise.

Cette initiative s’inscrit dans une tendance lourde des Chambres fédérales visant à faire décroître le nombre de civilistes au profit de soldat·es. Son texte prévoit en effet que «l’effectif réglementaire soit garanti pour les services d’intervention en cas de crise», tant pour l’armée que pour la protection civile. Ce projet n’est qu’un leurre pour mettre un maximum de personnes au garde-à-vous.

Deuxième embrouille: la pseudo-égalité mise en avant, puisque l’initiative concerne tous·tes les jeunes, indépendamment de leur genre. C’est-à-dire d’enrôler aussi les femmes. Ceci alors qu’une vraie lutte pour l’égalité supposerait de d’abord mettre fin aux inégalités, à commencer par celles des salaires et d’une meilleure répartition des tâches non rémunérées.

La présence du collectif juif décolonial est intéressante à cet égard. Marad relève que le caractère inclusif du texte est abusif : l’armée israélienne est obligatoire et mixte «mais en train de perpétuer un génocide».

Enfin, dernier argument pour celles et ceux qui douteraient encore: un simple coup d’œil au comité d’initiative qui va de la droite aux Vert ‘libéraux – avec même quelques socialistes zurichois solubles dans le libéralisme – dévoile un trombinoscope assez inquiétant de partisan·es du gris-vert tout droit sorti d’Halloween.