De nombreux·ses habitant·es d’un immeuble de la coopérative CODHA ont pris connaissance, avec stupeur, des prises de position aberrantes de leur voisin (et coopérateur!) sur l’initiative IN180 «Pour plus de logements en coopérative» qui est actuellement soumise au peuple genevois.
D’après ce PLR, une initiative proposant de doubler l’habitat sans but lucratif dans le canton, soit 10% du parc locatif d’ici à 2030, constituerait un danger pour le logement et serait contraire aux besoins de la population! Premier argument absurde alors que la situation actuelle est déjà extrêmement tendue…
Le PLR se permet également d’affirmer que les loyers sont plus chers en coopératives, alors qu’il est reconnu que leurs habitant·es paient entre 27 et 42% de moins que les locataires d’immeubles ordinaires, soumis aux lois du marché.
Celui qui se fait le leader de l’opposition à l’IN 180 affirme par ailleurs que «les personnes à revenu modeste seront lésées…» Quand un PLR, la main sur le cœur, prend soi-disant la défense des prolétaires, il y a lieu de se méfier! Les coopératives, grâce à l’aide individuelle au logement de l’Etat, sont ouvertes à tous et toutes. Si l’accès à la coopérative se matérialise effectivement par la souscription de parts sociales, ces dernières peuvent être financées par un prêt de l’Etat ou par le capital de prévoyance professionnelle. D’ailleurs ce dépôt est restitué au départ de la coopérative.
Nous témoignons ici de nos propres expériences et ne pouvons laisser tenir de tels propos sans nous indigner. Notre immeuble offre, au contraire, un très bel exemple de «panachage» puisque la parité entre les LUP HM et les loyers libres est totale. Au-delà de l’aspect économique qui permet aux locataires des appartements subventionnés de bénéficier de loyers adaptés à leurs revenus, la vie en coopérative séduit de plus en plus de personnes pour des raisons écologiques, éthiques et sociales.
A Zurich, 20% de la population habite déjà en coopérative! Le PLR affirme que cette solution est inadaptée aux aspirations d’une majorité de Genevois·es! Or, dans les faits, 6200 membres de la seule coopérative CODHA sont en attente d’un logement et des milliers d’autres, membres ou non de coopératives, rêveraient de pouvoir accéder à ce type d’habitat encourageant la convivialité, l’entraide et le bien-vivre ensemble.
Etonné·es qu’un coopérateur puisse s’exprimer avec autant de véhémence contre les coopératives alors même qu’il jouit lui-même des avantages qu’elles procurent, nous tenons à réagir par cette lettre.
Maryelle Budry,
Jacqueline Brun,
Lilas Salzman-Bellard,
Genève