Skip to content

Le Courrier L'essentiel, autrement

Je m'abonne

Incompréhensible

Léon Meynet commente le concours Eurovision de la chanson qui s’est déroulé à Bâle.
Société

Incompréhensible, il l’est, le résultat de l’édition 2025 du Concours Eurovision de la chanson avec un vote public disproportionné (comme ce fût le cas pour l’Ukraine en 2022) qui a failli donner la victoire à Israël et à sa chanson au titre controversé «New day will rise» (Un nouveau jour se lève). En effet, Yuval Raphael, son interprète, qui se trouvait au fond du classement avec les soixante points attribués par le jury professionnel des pays, fit un hallucinant bond en avant lorsque le télé vote lui octroya un record absolu de 297 voix. La chanson se trouva alors propulsée à la tête du classement devant l’Autriche à six tours des dernières chansons en lice, même si l’Autriche l’a finalement emporté.

Imaginez! 297 voix pour un pays dont le gouvernement a plusieurs dizaines de milliers de mort·es à son actif dans la bande de Gaza depuis 2024 et plusieurs centaines de milliers depuis la Nakba de 1947. Un pays qui bafoue impunément toutes les lois internationales, commet sous nos yeux un acte génocidaire et utilise la faim, la soif et l’absence de soins comme arme de guerre. Pour moins que cela, l’Occident a su condamner la Russie pour ses exactions en Ukraine et la mettre au ban de toutes les compétitions internationales en la privant de toute identification visible et sonore.

Là, à Bâle, au contraire, l’étendard de ce pays de colonialisme d’occupation, dont plusieurs dirigeants ont été poursuivis par le Tribunal pénal international, se pavanait outrageusement. Les médias qui s’étaient fait les gorges chaudes du massacre de Butcha par l’armée russe, et des multiples privations et mesures de rétorsions internationales qui s’en suivirent pour cet agresseur, sont passés comme chat sur braise sur les massacres perpétrés depuis deux ans à Gaza et ne se sont pas offusqués de la présence d’Israël aux JO de Paris et à l’Eurovision.

Quel message veulent nous envoyer ces 297 voix qui ont failli faire triompher Israël? Qu’aurait pu signifier le déroulement de ce concours à Tel-Aviv en 2025? Quel dessein poursuivent celles et ceux qui en ont été les instigateur·trices? Souhaitent-ils/elles un blanchiment supplémentaire pour poursuivre leurs exactions et une caution internationale avec?

S’il vous plaît, un peu de pudeur et des respect pour le peu qu’il reste de notre humanité.

Léon Meynet, Chêne-Bougeries (GE)