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En Palestine, informer coûte la vie

Portraits de journalistes palestinien.nes tué.es à Gaza lors d'une manifestation de protestation à Dhaka, au Bangladesh, le 15 novembre dernier. KEYSTONE
Gaza

Hossam Shabat, jeune journaliste travaillant pour Al-Jazeera, a été tué lundi par une frappe de drone à Gaza. Le véhicule dans lequel il se trouvait était pourtant clairement identifié avec l’emblème presse. Le même jour, Mohammad Mansour, journaliste pour une chaîne de télévision locale, a péri dans un bombardement à Khan Younès.

>Lire aussi notre article: «Continuez à parler de Gaza»

Près de 200 journalistes ont été tué·es en quinze mois, selon Reporters sans frontières (RSF). Un chiffre accablant, qui s’inscrit dans une stratégie israélienne de black-out médiatique, dénonce l’ONG. C’est le droit à l’information qui est nié. RSF a d’ailleurs déjà déposé quatre plaintes depuis 2023 auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis contre des journalistes par Israël. Même durant la courte trêve instaurée entre le 19 janvier et le 18 mars, les autorités israéliennes ont refusé de lever le blocus sur Gaza. Empêchant les médias internationaux de pénétrer dans la bande pour faire leur travail.

Hossam Shabat avait été accusé par l’armée israélienne d’appartenir aux branches armées du Hamas et du Jihad islamique en Palestine. Une accusation récurrente utilisée contre d’autres journalistes tués. RSF relève une absence de preuves et pointe que, même si c’était le cas, cela n’accorderait pas un permis de tuer. L’ONG appelle la communauté internationale à faire pression sur le gouvernement israélien pour mettre fin au massacre des journalistes palestiniens. On peut douter que l’appel soit entendu, au vu de la passivité complice face au génocide en cours.

En Cisjordanie aussi, les voix qui témoignent paient le prix par la violence. Lundi, le Palestinien Hamdan Ballal, coréalisateur du documentaire No Other Land, oscarisé cette année, a été arrêté par l’armée israélienne après avoir été passé à tabac par des colons masqués et armés, venus attaquer sa maison. Hamdan Ballal a finalement été libéré mercredi après une nuit passée en détention. Sur ces crimes contre l’information, le silence de nos gouvernants est assourdissant.

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