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L’Unige sur la réserve

En mai 2024, les étudiant·es propalestinien·nes avaient occupé Uni-Mail pour exiger un boycott universitaire des institutions israéliennes. KEYSTONE
Université de Genève

Il est urgent de ne rien changer, mais la liberté d’expression doit être préservée. C’est en substance la conclusion du rapport du comité scientifique de l’université de Genève, rendu public lundi. Le rectorat avait passé commande en mai 2024, en réponse à l’occupation d’Uni-Mail par les étudiant·es propalestinien·nes. Il s’agissait de statuer sur le positionnement des universités dans le débat public, sur «des thématiques politiques» ou «des sujets clivants pour leur communauté». L’alma mater devait-elle envisager d’interrompre certains accords de collaboration et partenariats scientifiques? Israël était en ligne de mire.

Le comité scientifique de l’Unige a produit un rapport de 40 pages qui détaille les défis auxquels fait face la communauté universitaire, sous l’angle de la liberté académique et de la responsabilité éthique. Au final, il se range au principe de la «réserve institutionnelle», garante de son indépendance dans les vents tournoyants de l’actualité. Les partenariats académiques doivent être maintenus, sauf «en présence de circonstances exceptionnelles» – si la sécurité des étudiant·es est menacée, par exemple.

Compte tenu de la présomption de crimes contre l’humanité et de génocide à l’encontre d’Israël et de ses dirigeants, émanant des plus hautes juridictions internationales, et face au constat effroyable d’un monde académique réduit à néant dans la bande de Gaza, l’argument de la «réserve» et de la «promotion du débat critique» laisse coi. Rappelons que l’université de Lausanne, dans sa propre évaluation éthique, a reconnu la nécessité de revoir les partenariats les plus problématiques, à l’aune des violations graves du droit international. Une consultation doit maintenant avoir lieu sur la base du rapport, annonce le rectorat de l’Unige. Le débat est loin d’être clos.

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