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8 mars: ensemble contre les suprémacismes

KEYSTONE
Lutte féministe

Demain, comme chaque 8 mars, les femmes manifesteront à travers le monde pour leurs droits reproductifs et économiques, contre le sexisme et les violences. Un rapport publié par ONU Femmes montre que ces droits ont reculé dans un pays sur quatre l’an dernier. Au rang des menaces, il pointe l’affaiblissement des institutions démocratiques, les nouvelles technologies et le changement climatique.

>Lire aussi notre dossier complet spécial 8 mars

Ce 8 mars, une préoccupation s’exprime clairement, celle de la montée des fascismes et du masculinisme, ces offensives réactionnaires qui ciblent les droits des femmes et des minorités de genre. La réélection de Donald Trump y est pour beaucoup, cristallisant une poussée ultraconservatrice à l’œuvre depuis quelques décennies déjà – impulsée sous la présidence Reagan et en essor constant depuis.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, le président milliardaire des Etats-Unis s’attelle à défaire les politiques publiques existantes en matière de lutte contre les discriminations et entend «défendre les femmes contre l’extrémisme de l’idéologie du genre». Il a aussi entamé la mise en œuvre de son projet d’expulsion de millions de sans-papiers et supprimé 90% des financements d’USAID, l’agence étasunienne pour le développement.

Face à cette déferlante obscurantiste, la société civile évoque dans Le Courrier la nécessité de grossir le front de l’opposition. Notre dossier s’intéresse aussi aux idées masculinistes qui inondent les réseaux sociaux où elles s’expriment toujours plus ouvertement, banalisant agressions sexuelles, appels au viol, racisme. Ces contenus touchent souvent des hommes jeunes cherchant à se rassurer et leur vendent une masculinité hégémonique fondée sur la haine misogyne.

Ces discours contribuent aussi à creuser le fossé entre les hommes et les femmes. En Suisse, le Baromètre national de l’égalité 2024 montre que deux tiers des hommes pensent que l’égalité est atteinte alors que deux tiers des femmes disent en être loin. Dans la génération Z (15-25 ans), ces avis sont encore plus marqués. Un quart des hommes de cette tranche d’âge estiment en outre ne plus savoir ce qu’ils ont le droit de dire ou de faire.

Dans le contexte actuel de polarisation des opinions, la responsabilité collective apparaît encore plus clairement: il s’agit d’outiller les jeunes en matière d’éducation à la sexualité, aux médias et au respect mutuel. Et de continuer à œuvrer à l’égalité des droits des femmes et des minorités. En Suisse, les femmes et leurs alliés seront dans la rue ce samedi après-midi pour le rappeler, avec la détermination qu’exigent ces temps incertains.

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