Édito

L’armée plutôt que la solidarité

L'armée plutôt que la solidarité
L’armée disposera d’un surplus de 530 millions de francs en 2025, sans que la destination de ces fonds ne soit clairement décrite... KEYSTONE
Berne

Open bar pour l’armée; ceinture pour la coopération, l’asile et le personnel de la Confédération. La commission des finances du Conseil national a procédé dans la nuit de mardi aux arbitrages sur le projet de budget 2025 de la Suisse. Dans un esprit bien droitier, s’entend.

Si les Chambres suivent ce préavis, l’armée disposera d’un surplus de 530 millions de francs l’an prochain, sans que la destination de ces fonds ne soit très clairement décrite. Mais nul doute que les badernes galonnées sauront en faire bon usage…

Frein à l’endettement oblige, ces largesses doivent être compensées par des économies. Sans surprise, celles-ci touchent principalement la coopération internationale (-250 millions), l’asile (-105 millions) et les salaires de fonctionnaires fédéraux (-70 millions). C’est ce qui, dans le jargon de la majorité parlementaire, s’appelle «fixer des priorités». Mais cela s’inscrit surtout dans un repli nationaliste et sécuritaire au détriment des plus faibles. Le climat, la transition énergétique, la solidarité, la promotion de la paix ne sont pas des priorités.

La bonne nouvelle, c’est qu’il sera possible de sanctionner politiquement cette obstination réactionnaire dans les urnes le 24 novembre prochain lors des votations fédérales. Après les claques prises par le bloc bourgeois sur le système de prévoyance, un nouveau désaveu sur les autoroutes, EFAS ou le droit du bail serait un signal salutaire. Parfois, dire non, c’est résister et porter la voix du progrès social.

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