Des bouchons supplémentaires
Le «paquet autoroutier» sur lequel nous voterons le 24 novembre prévoit d’élargir l’autoroute A1 de 4 à 6 voies sur 19 km entre Nyon (VD) et Le Vengeron (GE). Le début des travaux est prévu pour 2033, la fin après huit ans en 2041. Ceci après des travaux de longue durée tout juste terminés sur la même autoroute au Grand-Saconnex vers Palexpo.
Première question: cet élargissement résoudrait-il le problème des engorgements aux heures de pointe? La réponse est non, car toute augmentation de la surface consacrée au trafic automobile entraîne «automatiquement» une augmentation du nombre de voitures circulant sur ces axes et donc de nouveaux goulets d’étranglement à brève échéance. Tous les projets de correction de goulets d’étranglement par le passé l’ont clairement démontré. Il suffit de songer aux tunnels du Baregg en Argovie ou du Gubrist près de Zurich, déjà élargis à plus d’une reprise. La soi-disant fluidification du trafic ne résiste jamais plus que quelques années. Preuve en est aussi l’autoroute Annecy-Genève censée soulager la commune de Cruseilles (F) du trafic intense. Les embouteillages y ont repris rapidement alors que l’autoroute avoisinante est, elle aussi, saturée de voitures! Il en irait certainement de même pour l’autoroute A1 après son élargissement. D’ailleurs l’Office fédéral des routes songe déjà à d’autres élargissements de la A1 dans des plans qui n’ont pas été encore soumis à la population.
Seconde question: où se déverserait le trafic automobile ainsi induit après sa sortie de l’autoroute? La réponse est simple: il inondera les villes, villages et quartiers avoisinants, afin d’atteindre sa destination au centre-ville ou dans les zones d’activité – sur des routes incapables d’absorber ce trafic supplémentaire. Les bouchons seraient donc simplement reportés de l’autoroute aux quartiers résidentiels. A Genève, la Ville du Grand-Saconnex et le Petit-Saconnex souffriraient particulièrement de ce report (mais aussi d’autres quartiers). Je voterai donc non à cette idée absurde afin de préserver un peu de calme dans mon quartier (et d’autres).
Andrea von Maltitz, Petit-Saconnex (GE)