Des enfants, au-delà de leur statut
Les structures d’aide d’urgence dans lesquelles sont hébergé·es les requérant·es d’asile affectent gravement la santé mentale des enfants et adolescent·es de ces familles de réfugié·es. La Commission fédérale des migrations (CFM) a diffusé hier une étude aux conclusions extrêmement sévères pour les pratiques en la matière1>Marie Meierhofer, «Enfants et adolescents à l’aide d’urgence dans le domaine de l’asile», enquête réalisée pour le compte de la Commission fédérale des migrations.
En Suisse, quelque 700 jeunes vivent dans de telles structures d’aide d’urgence, dont la moitié depuis plus d’un an. Ce qui est beaucoup trop long. Ces mineur·es sont menacé·es dans leur santé mentale, leur développement et leur bien-être. Les problèmes relevés sont particulièrement criants dans les logements collectifs, qui les exposent à des événements traumatisants, comme des actes de violence, des suicides et des expulsions forcées, relève l’autrice du rapport.
Le problème est structurel: «Le régime suisse de l’aide d’urgence a été délibérément conçu pour que les décisions d’asile négatives soient exécutées et pour pousser les personnes concernées à quitter le pays.» Un avis de droit accompagne ce rapport, qui relève que les pratiques en la matière ne sont conformes ni à la Constitution suisse ni au droit supérieur, la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant.
Car ces personnes ont droit à la protection et à la garantie de leur intégrité psychique, quelle que soit la raison, recevable ou non, qui a poussé leurs parents à l’exil, rappelle la CFM. Et d’énumérer une série de conditions – logements adaptés, accès à l’enseignement et aux loisirs, promotion de l’intégration sociale – à même de garantir leur développement dans des conditions dignes.
Un droit fondamental, donc, qui relève du bon sens et de la plus élémentaire humanité. Qu’il faille le rappeler en dit long sur le climat politique qui pousse toujours plus dans le sens contraire.
Notes