Les pathologies culturelles sont des comportements nuisant à l’intégrité corporelle ou mentale de qui les porte ou d’autres membres de la société. Les règles culturelles imposées par des lois, des ordres ou des influences en sont la source principale. Ces lois et ces ordres criminels provoquent des massacres d’innocents, des destructions de biens et de ressources précieuses, justifient l’oppression de certaines populations.

Selon les cas, la pathologie peut-être attribuée à un individu particulier qui a acquis le pouvoir de la faire partager, par contagion ou oppression, ou à une «œuvre» collective se traduisant par des règles et des lois contraires au bien-être ou à la survie d’individus, de populations ou de cultures ostracisées. Dans un ouvrage¹>André Borowski, Considérations sur les pathologies religieuses, 2021, L’Harmattan, Paris. discret et technique déjà évoqué ici, André Borowski évoque les religions comme pathologies culturelles graves et ce ne sont ni l’histoire ni l’actualité qui démentiront leur rôle de source majeure de désastres humains et humanitaires. Basées sur des croyances arbitraires invérifiables, prétendant à la vérité absolue, contradictoires les unes avec les autres, elles constituent, avec les compétitions territoriales et économiques, les principales sources de désaccords, de conflits et de guerres entre les subdivisions culturelles ou nationales des humains.

Comme les ethnies, les nations ou les armées, les religions essentialisent des groupes ennemis ou soumis, niant leur qualité humaine et le droit à une empathie naturelle réservé aux croyants. Pour cela, elles manipulent les perceptions de leurs disciples, si possible dès l’enfance, plus vulnérable à l’arbitraire et susceptible d’intégrer à vie des préjugés racistes, nationalistes et sexistes. Ainsi que le goût de la compétition, fût-elle mortelle, et la négation de l’humanité ou de l’intelligence des autres. Ces manipulations sont incohérentes et contradictoires, mais peu importe, la raison critique n’est pas une propriété innée de l’esprit humain. Aucun problème pour beaucoup, si des dieux, qui ne sont qu’amour et sont tout-puissants, permettent crimes et violences, ou menacent de tortures éternelles pour aider à obéir! Vous aimeriez comprendre? Rompez et taisez-vous, c’est un «mystère» inaccessible à votre pensée!

Depuis les célèbres expériences sur la soumission à l’autorité et les études sur l’attention, son détournement et sa capture, une science encore balbutiante nous explique l’origine des comportements inhumains, qu’ils soient militaires, économiques ou politiques, depuis les massacres des guerres et les génocides, jusqu’à la maltraitance criminelle des femmes, des colonisés ou des immigrants. Malheureusement, comprendre ne veut pas dire guérir ni avoir le pouvoir de prévenir ou d’empêcher. Les ennemis totalitaires, qu’ils soient religieux ou laïques, contrôlent trop de forces violentes ou sournoises pour permettre, par exemple, des débats sereins à l’international sur l’éducation et la liberté de pensée et d’expression.

Les conditionnements culturels et religieux relèvent de méthodes primitives et brutales mais efficaces: punition-récompense, enfer-paradis, torture contre calme, luxe et volupté,… Le bien et le mal sont définis arbitrairement et implantés dans les inconscients par des réflexes et des émotions qui court-circuitent toute réflexion rationnelle sur leur sujet²>Daniel Kahneman, Système 1, système 2, les deux vitesses de la pensée, 2012, Flammarion, Paris.. Notre comportement quotidien dépend de quantité de réflexes sociaux qui nous permettent de vivre sans réfléchir à la plupart de nos actes, par exemple en regardant du bon côté avant de traverser la rue. Malheureusement, les mêmes mécanismes permettent aussi d’apprendre à agresser et à tuer, en inhibant toute empathie et sans se poser de question sur la pertinence de l’acte. Ce qui relève de la pathologie culturelle…