On nous écrit

«Jusqu’où faudra-t-il supporter cette inhumanité?»

Georges Albert réagit à la situation désespérée des civil·es gazaoui·es, alors que le spectre d’une famine généralisée due au conflit se concrétise dans l’enclave palestinienne.
Israël-Palestine 

Oui les crimes du Hamas du 7 octobre sont condamnables.
Oui on peut admettre qu’après une agression on puisse se défendre.
«Œil pour œil dent pour dent» est un principe de proportionnalité biblique dans le droit de répliquer. Frères juifs, avez-vous oublié cette loi du talion?

Trente mille morts à Gaza! Trop c’est trop, je ne supporte plus les informations du conflit israélo-palestinien; c’est la nausée…
Je dois malheureusement exprimer la violence qui monte en moi face aux évènements. La révolte gronde et est mauvaise conseillère. Mais que faire?

C’est à vomir; le dégoût, la honte de mon impuissance, la vacuité de mes prières…
A quel saint faut-il s’adresser?

Hier, je lisais dans le journal que des Israéliens civils bloquaient l’acheminement des convois d’aide alimentaire sur Gaza. Selon eux, «pour faire pression pour la libération des otages», considérant que la population civile palestinienne de Gaza était complice du Hamas.
Aujourd’hui, je lis dans le journal que [le 29 février] l’armée israélienne a exécuté une centaine de civils palestiniens à Gaza, affamés. qui se ruaient sur une rare distribution de vivres. Selon les explications israéliennes, c’était pour éviter le chaos; l’armée se sentant menacée a fait usage de ses armes… Le désespoir de personnes affaiblies, affamées, désarmées fait peur à des militaires nantis, bien nourris, surarmés, soutenus inconditionnellement, sûrs de leur impunité… La démesure grotesque de l’avilissement et de la déshumanisation de ces militaires qui, face à cette scène de misère insoutenable, réagissent en tuant comme pour en chasser la réalité dramatique. Arrêter le cauchemar.

Jusqu’où faudra-t-il supporter cette inhumanité, cette violence insensée, cette dégradation avilissante de l’honneur des soldats de Tsahal qui commettent ces crimes sans frémir, cette honte sur la population israélienne qui sans aucune compassion se fait complice de ces massacres, sur la complicité américaine qui continue de fournir des armes et de bloquer par son veto l’imposition par l’ONU d’un cessez-le-feu immédiat, l’atonie généralisée de la communauté internationale, le scandale de la réduction des contributions à l’UNWRA…?

Honte au gouvernement israélien qui conduit cette politique génocidaire et se permet l’arrogance de mépriser et ignorer toutes les décisions des instances internationales, les conventions de Genève…

Honte à nos autorités suisses et genevoises qui réagissent mollement, se cachant derrière une hypocrite neutralité…
Honte à l’extrémisme religieux qui encourage et justifie le déchaînement de violence et le meurtre, l’idolâtrie de la force et le mépris du faible…

Jusqu’où faudra-t-il supporter cette «terre sainte» crucifiée devenue un enfer?

Quelle souffrance! Mon cœur saigne de son impuissance face à ce drame. Plus je ferme les yeux, plus ce mal me transperce.
Mais déjà en parler et partager me fait du bien. Merci.

Georges Albert,
Genève.

Opinions On nous écrit Votre lettre Israël-Palestine 

Connexion