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Non au mirage des lois PAV

Olivier Gurtner invite la population genevoise à refuser le projet de la droite pour le PAV soumis au vote le 3 mars.
Votation

Le projet des milieux immobiliers pour Praille-Acacias-Vernets a tout d’un mauvais scénario: privatisation, logements réservés aux plus riches, promesse d’une classe moyenne devenue propriétaire… tous les arguments sont bons pour faire passer l’arnaque des nouvelles lois PAV, qu’il faut refuser le 3 mars.

Imaginez au centre de Genève d’immenses terrains en mains publics, qui pourraient devenir des logements d’utilité publique, à loyer libre et certains accessibles en propriété par étages. C’est la réalité du secteur Praille-Acacias-Vernets (PAV). Imaginez maintenant qu’on veuille privatiser certains terrains, et augmenter la part de propriétaire à 24% du site. Un scénario fantaisiste? Non, c’est le rêve des promoteurs qui veulent faire affaires. Le 3 mars, il faut voter non à ce cauchemar éveillé.

A Genève, beaucoup de gens ont de la peine à boucler les fins de mois: les primes maladie explosent (+9,3% en 2024), les prix aussi et se loger coûte très cher au bout du lac. Chaque année, plus de 15’000 demandes en logement social arrivent aux guichets publics. Il est du rôle de l’Etat d’aider la population, avec des logements subventionnés et abordables et non pas de brader ses terrains à vil prix pour permettre à d’autres de réaliser une juteuse plus-value.

Dans ce débat PAV, un argument revient tout le temps: permettre à la classe moyenne de devenir propriétaire. Oui, c’est le rêve de beaucoup, mais il se fracasse devant une lourde réalité: en cas de OUI le 3 mars, les appartements resteront réservés aux plus riches. Pour un 100 m2, il faudra verser d’entrée 100’000 francs, directement, sur la table, avant même d’avoir contracté un emprunt. Autant dire que la fameuse «classe moyenne» vantée par la droite est bien éloignée de la réalité de Genève. L’Asloca ne s’oppose pas au principe de la propriété, mais pas en bradant des terrains en mains publiques.

Encore une chose: en 2018, les Genevoi·ses ont largement soutenu la situation actuelle et les équilibres en places au PAV, à plus de 61% ! Mais voilà, l’appétit des spéculateurs est sans limite et ils tentent de repasser, cette fois par la fenêtre. Le 3 mars est l’occasion de leur dire 2XNON et de respecter la parole de la population.

Olivier Gurtner,
conseiller municipal Ville de Genève (PS) et membre du comité de l’Asloca

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