Édito

Un soutien vital

Un soutien vital
Les bureaux du Courrier au 18, avenue de la Jonction, à Genève. PMI
Le Courrier

Chère lectrice, cher lecteur, dans nos numéros de fin d’année, vous trouverez de nouveau des bulletins de versement pour venir alimenter la souscription qui nous permet chaque année de boucler, tant bien que mal, nos comptes. Ceux de cette année risquent malheureusement d’être dans le rouge. L’environnement économique n’est guère favorable aux médias. Même les grands groupes peinent à se mouvoir dans un climat économique difficile.

Tamedia a annoncé 28 licenciements en Suisse romande, 10% des effectifs. Le 20 Minutes et ses affiliés doivent réduire la voilure pour un nombre équivalent de postes. Cerise sur le gâteau, les rédacteurs se sont tournés vers la fondation Aventinus, le principal mécène au bout du lac en matière de soutien aux médias, pour tenter de sauver des places de travail.

Si cela n’était pas si inquiétant, cela prêterait à rire. Le titre ayant contribué à asseoir l’imposture de la gratuité de l’information qui a fait tant de mal au secteur – une génération de lecteur·rices a été perdue – vient maintenant demander un soutien. Ceci alors qu’elle dépend d’un groupe qui verse de coquets dividendes à ses actionnaires. C’est que la publicité a fondu ou plutôt qu’elle a migré vers d’autres cieux plus nébuleux. Elle est captée par les géants du web comme Google ou Facebook.

Dans ce contexte, Le Courrier sort d’une année difficile. S’il est résilient sur le plan de la publicité qui ne pèse que pour 20% de ses revenus, il doit impérativement repartir à la conquête d’un nouveau lectorat, ayant d’autres habitudes de lecture, sur le papier, mais aussi sur les smartphones ou sur les ordinateurs.

Un défi auquel nous nous attelons depuis une année en traçant les pistes nous permettant de continuer à fournir une information différente, qui sorte des sentiers battus, voire qui adopte des points de vue minoritaires comme dans notre dossier Gaza de la semaine dernière sur la crise du Proche-Orient.

Merci donc de nous permettre de continuer à assumer notre mission, certes imparfaite, de ramer à contre-courant. Avec force et détermination. Nous ne pourrons pas le faire sans vous.

Opinions Édito Philippe Bach Le Courrier

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