Les festivals ont battu leur plein, les grandes compétitions sportives aussi. Les tennismen en ont ras la raquette et les cyclistes plein les mollets. Les ­fêtards n’en peuvent plus de fêter et les affairistes de faire des affaires. Les campings ont saturé. Les avions sont partis tous azimuts. Les croisières ont refusé du monde. Les voitures ont bouffé du bitume. Les sportifs ont transpiré. Les naturistes se sont mis à poil. Les montagnards ont gravi des monts. Les surfeurs se sont éclatés sur leurs planches. Les baigneurs ont fait trempette. Les vacanciers ont bronzé sur les plages. Les ventrus ont pris du ventre. Les ventilateurs ont tourné à pleines hélices. Les climatiseurs ont ronronné. Les barrages ont turbiné.

La météo a débordé de canicules. Les cigales ont chanté. La terre a crié de soif. Les greens ont été plus verts que vert. Les flammes ont ravagé les forêts. Des espèces ont péri. Les champignons ont été aux abonnés absents. Les mers et les océans ont chauffé à blanc. Des microsystèmes se sont effondrés. L’air a charrié des millions de particules fines. Le béton a surchauffé. Les ruisseaux ont été asséchés. Les fontaines ont arrêté de couler. Les méga-bassines se sont remplies. Les paysans ont crié au secours. Les lunes ont cru et décru. Les nuits ont été étoilées. La peur a gagné les esprits. La planète a poursuivi sa rotation.

Léon Meynet,
Chêne-Bougeries, Genève