Demain, c’est maintenant!
Avec Acacias 1, on développe enfin l’outil du plan localisé de quartier à la bonne échelle et dans une forme réfléchie, très loin des fantasmes que nous servent les référendaires. Il n’est pas interdit d’apprendre de nos erreurs sur des projets précédents, mais il n’est pas non plus obligatoire d’attendre encore sous de faux prétextes idéologiques et plus ou moins égoïstes. Ne rien faire ou toujours refuser, c’est tellement plus simple! Il est vrai qu’on a parfois oublié les activités nécessaires à la vie de quartier. On a cru aussi que les coopératives se suffiraient à elles-même ou qu’un parking souterrain géant était une bonne idée, s’interdisant ainsi la pleine terre pour les arbres au cœur des dispositifs. Ailleurs on a voulu tester la surdensité et constaté un peu tard que «trop c’est trop» et que le seul besoin avéré en surfaces de logement ne justifiait pas tout. Plus proche encore, on construit massif sans aucune complexité urbaine, l’espace public est souvent absent, le projet sculptural mais certainement pas social. Cette fois on va faire beaucoup mieux: un projet qui s’intéresse à l’espace public avant de le remplir.
Les Acacias 1 c’est une recherche d’équilibre entre nature, habitat, espace public et densité réfléchie. L’extension de la ville se fait ici à travers une forme urbaine complexe et équilibrée. Il s’agit de «construire la ville en ville» et certainement pas la banlieue rêvée par des défenseurs de plan des années 30. C’est la réalité de la ville du quart d’heure, sans voitures, mais avec une mobilité hyper développée en périphérie du site. Enfin, il y aura des places pour les vélos et la qualité de l’espace publique sans voitures l’emportera sur les quantités de surfaces à offrir aux constructeurs.
Un quartier dans lequel on peut vivre, étudier, travailler et faire ses courses, à l’ombre d’une couverture végétale généreuse et rafraîchi par une rivière urbaine.
J’ai eu la chance de passer plus de 30 ans de ma vie genevoise dans un quartier populaire proche du centre, travaillant à côté de chez moi, mes enfants allant à l’école à pied, à l’ombre des tilleuls d’une avenue… presque sans voitures. Preuve que nous pouvons encore faire mieux, et que nous devons offrir cette qualité de vie à toutes et tous. Ne nous trompons pas de combat et luttons contre les attaques d’une partie du Grand Conseil qui voudrait brader des terrains publics et diminuer la proportion de logement disponibles en location! Faisons en sorte de ne pas avoir à attendre Acacias 27 pour contenter une minorité dépassée et nostalgique d’une urbanité sans vie.
Bernard Delacoste,
conseiller municipal vert en ville de Genève et architecte EPFL-SIA