Une gifle de la main droite
Que l’on puisse s’interroger sur la façon d’évoquer le dérèglement climatique, de mobiliser les citoyen·nes sur le sujet, sur les décisions politiques à prendre ou les mesures à mettre en place pour y faire face, soit. Mais nous sommes en 2023. Le sujet, lui, est incontournable.
Pourtant, trois candidats à l’exécutif genevois ne semblent pas en être conscients, eux qui ont annulé au dernier moment leur participation au débat sur le Plan climat cantonal organisé par la Tribune de Genève, qui aurait dû avoir lieu le 24 avril. Il ne s’agissait pas d’un débat décontextualisé sur le sujet, mais bien d’une rencontre autour des mesures concrètes en la matière, pour le canton et sa population, mesures auxquelles ces messieurs seront confrontés s’ils sont élus. Ils ont tourné le dos aux organisateurs, aux journalistes, aux personnes présentes, estimant visiblement qu’ils avaient mieux à faire que de débattre de ces questions.
Au-delà du manque total de respect que cela constitue pour les personnes qui avaient travaillé dur pour organiser un débat de qualité, c’est également une gifle infligée aux électeur·trices qui étaient en droit d’entendre six des candidats au Conseil d’Etat présenter leur vision concrète de l’avenir du canton en matière de climat.
Etait-ce une façon de dire ouvertement que le sujet ne fait pas partie de leurs priorités? On peut raisonnablement le penser.
La formule du débat était-elle trop technique, les obligeant à sortir de leur rhétorique électorale rodée pour se frotter aux mesures concrètes contenues dans le Plan climat cantonal? Ne se sentaient-ils pas prêts (aptes?) à le faire?
Toujours est-il que ces trois candidats se sont permis de claquer la porte d’un évènement qui proposait d’aborder très concrètement l’avenir des Genevois·es. Espérons que les électeur·trices s’en souviendront au moment de glisser leur bulletin dans l’urne.
Sophie Coulet
Genève