Commentaire sur la guerre des golfs
La guerre des golfs a bien eu lieu. Dans la nuit de dimanche, des activistes climatiques ont planté des patates et des topinambours dans trois golfs de la région lémanique (Genève, Lausanne et Payerne). Une action de résistance civile non violente plutôt bon enfant.
Las. Il n’en a pas fallu davantage pour que des termes d’écoterrorisme soient brandis par une droite genevoise en voie de radicalisation à la suite de son alliance avec ses nouveaux amis populistes. L’hystérie qui s’est emparée des partis bourgeois est bien sûr liée aux échéances électorales, propices aux surenchères démagogiques.
Cela permet d’éviter les questions qui fâchent: est-il normal que quelques nantis accaparent une part de territoire équivalent à la taille du quartier genevois des Pâquis en pleine pénurie de logement et pour le plaisir de l’entre-soi des élites capitalistes? Et quid de l’impact environnemental – énorme en termes de consommation d’eau et de fongicides en tous genres, quoi qu’en disent les baillis de ces ghettos pour riches?
Des questions qui sont couvertes par les cris d’orfraie de gens – un peu – bousculés dans leur confort et leurs certitudes. En attendant, il est surtout urgent de ne rien faire pour répondre à la crise climatique.
La résistance civile non violente est pourtant un outil démocratique légitime. Certain·es font semblant de l’oublier. Il est proportionné à la hauteur des enjeux. Celles et ceux qui tentent de détourner le débat des questions de fond portent une lourde responsabilité.
La violence alléguée – être aveugle à la survie de l’humanité en est une forme extrême – est davantage dans cette bien-pensance propre sur elle que dans la plantation de deux ou trois topinambours et autres patates.