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Entre l’emploi et l’économie, une synergie nécessaire

La conseillère d’Etat ­Fabienne Fischer, en charge de l’Economie et de l’emploi expose sa vision de l’action de son département.
Genève

A Genève, en 2023, le taux de chômage moyen devrait s’établir à 3,6%, soit le plus bas depuis trente ans. Comme ministre de l’Emploi, ce que je vois derrière cette statistique, c’est qu’il y a 14’000 personnes, hommes et femmes, qui recherchent un emploi. Sans compter toutes celles et ceux qui ne sont pas assuré·es, qui ont renoncé à s’inscrire à l’Office cantonal de l’emploi ou qui, arrivé·es en fin de droit, émargent à l’aide sociale.

C’est pour ces ménages genevois impactés dans leur vie quotidienne que je me bats et que je mets en place une «politique publique de l’emploi», pour que chacun·e puisse trouver sa place sur le marché du travail. En deux ans, j’ai posé les bases de cette politique.

A mon arrivée au gouvernement, j’ai demandé que soient réunis dans le même Département l’économie et l’emploi. Car la politique de l’emploi ne doit pas être réduite à une politique d’assurance ou d’assistance.

Bien sûr, la politique en matière de chômage dépend de Berne, et la marge de manœuvre cantonale est limitée. Mais elle existe. Ainsi, à Genève, nous l’avons exploitée pour développer des projets, comme le projet pilote Level+ qui, depuis deux ans, soutient les personnes de plus de 50 ans en recherche d’emploi. Comme l’espace NoLimIT, qui accueille tous les jours, depuis une année, à l’Office cantonal de l’emploi, sans rendez-vous, les personnes qui ont besoin de soutien informatique. Deux projets financés par la Confédération.

Une véritable politique de l’emploi est avant tout une politique économique. Une politique qui accompagne la transformation de l’économie vers des métiers utiles pour le vivre ensemble et vers la production de biens et de services qui préserve notre santé, la biodiversité et le climat. La promotion économique doit servir cet objectif et la création d’emplois dans ces secteurs.

Actuellement, je suis inquiète pour l’emploi dans le secteur bancaire, suite au rachat de Credit Suisse par l’UBS, alors que d’autres secteurs ont besoin de beaucoup de bras, de cerveaux et de … cœurs. Je pense aux métiers du bâtiment (maçonnerie, électricité, ferblanterie, chauffage, étanchéité, etc.), ainsi qu’aux métiers de soin et d’aide aux personnes (infirmier·ère, aide-soignant·e, assistant·e en santé communautaire, éducateur·trice du jeune enfant, etc.). Et d’autres secteurs encore sont en pénurie de main d’œuvre, comme l’hôtellerie et la restauration. L’Etat doit encourager la formation dans ces domaines, que ce soit les premières formations pour les jeunes ou des reconversions au cours de la vie active.

Pour que notre économie soit forte et capable de résister aux crises, elle doit reposer sur des emplois locaux et stables, dans des entreprises elles aussi locales et stables! C’est ce tissu économique que je veux renforcer. Il faut aussi favoriser le dialogue entre le patronat, les syndicats et l’Etat. Parce que les solutions construites ensemble sont celles que l’on peut rapidement réaliser, comme l’a démontré il y a quelques semaines la nouvelle loi contre le travail au noir sur les chantiers, votée à l’unanimité par le Grand Conseil.

Pour pouvoir dire de Genève qu’elle est prospère, personne ne doit être laissé au bord du chemin. Chacun·e doit pouvoir occuper un emploi qui lui permet de vivre décemment (de l’importance du salaire minimum!) et de se former tout au long de sa vie professionnelle. Permettre aux personnes qui veulent mettre leurs connaissances, leurs compétences, leurs expériences ou leur énergie au service de la société et de l’avenir, est un devoir et une priorité.

Opinions Agora Fabienne Fischer Genève

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