Édito

Intelligence artificielle et école: un nouveau défi

Brouillon auto 431
KEYSTONE/Laurent Gillieron
École

Une nouvelle révolution technologique ébranle l’école, et bien au-delà. ChatGPT est un système d’intelligence artificielle (IA), pour l’heure gratuit, capable de générer des textes, certes encore superficiels, mais dotés d’un niveau de langue très acceptable. De quoi favoriser triche et paresse intellectuelle? Sans doute pas plus que la calculatrice, le correcteur orthographique ou Wikipedia n’ont signifié la mort de l’apprentissage et de l’esprit critique.

Plutôt que de faire l’autruche ou d’interdire purement et simplement l’utilisation de ce nouvel outil, les autorités en charge de l’instruction publique seraient bien inspirées d’apprendre aux élèves à s’en servir… et à s’en méfier. On sait que les IA ne sont pas exemptes de biais racistes et sexistes, pour n’en citer que deux. Et que la philanthropie constitue rarement le moteur des entreprises qui les conçoivent.

Cet instrument pourrait cependant constituer une aide précieuse pour qui dispose de compétences, sans pour autant maîtriser parfaitement la langue. L’excellence en la matière est souvent liée à sa classe sociale. Or songeons au destin d’une lettre de motivation, par exemple, contenant des fautes: la poubelle, immanquablement. Alors même que le contenu de la missive aurait peut-être mérité de l’attention.

Nous le savons depuis Rabelais, au moins, science sans conscience n’est que ruine de l’âme. Dans notre vie quotidienne, professionnelle et de loisirs, nous sommes et serons, de plus en plus, impacté·es par l’IA. Les machines ont déjà remplacé les humains dans une multitude de processus, dans la recherche, l’industrie, au supermarché ou sur les champs de bataille, demain dans l’administration et les médias. A chaque fois, des questions éthiques se posent. A nous d’en débattre et de poser les limites qui nous sembleront nécessaires.

Opinions Édito Christiane Pasteur École

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