COP15: un accord historique?
Un accord in extremis. Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 3h30 du matin, la 15e conférence des Nations unies sur la biodiversité, qui se tenait à Montréal, a accouché d’un traité. Un texte de compromis, comme il se doit. Mais qui n’est pas sans mérites. Le principal étant déjà d’exister. La biodiversité, contrairement à la question climatique, était un angle mort de la crise environnementale…
Comme l’accord de Paris sur le climat – lui aussi critiqué pour sa réponse insuffisante à l’urgence climatique –, il fixe un certains nombre d’objectifs. Certes, ceux-ci ne sont pas contraignants. Et la principale puissance économique – les Etats-Unis – n’est pas partie au traité. Mais ce dernier pose des repères importants.
Notamment en décrétant que 30% des terres, des eaux intérieures et des océans doivent être efficacement conservés et gérés. Il sera possible de s’y référer. Un peu comme le plafond des 1,5 degré à ne pas dépasser si l’on veut éviter la catastrophe climatique.
Autre point positif: la question des pesticides n’a pas été éludée. L’accord vise à réduire ceux-ci de moitié. La question des gros sous – les pays du Sud comptaient sur une centaine de milliards d’aide, ils n’en auront que 30 – tient du verre à moitié plein. Egalement à saluer: le fait que les peuples autochtones, qui représentent 6% de la population mondiale, mais gèrent 25% de surface terrestre qui concentrent 80% de la biodiversité, sont pris en compte. L’accord prévoit que leur consentement «libre, préalable et éclairé» doit être respecté.
De bon augure pour la suite? L’usage le dira. Mais c’est bien d’une démocratie par en bas dont il est question. Ce qui est toujours un bon début.