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Effondrement des populations d’animaux

Effondrement des populations d’animaux
Au cours des cinquante dernières années, la taille moyenne des populations d’animaux sauvages suivies dans le cadre d’un indice IPV a diminué de 73%. KEYSTONE
Biodiversité

La nature disparaît à la vitesse grand V. Le Rapport planète vivante1WWF International, 2024, Rapport planète vivante. Un système en péril, octobre 2024, 94 pages.du WWF International, diffusé ce jeudi, contient des données qui doivent résonner comme une sirène d’alarme. Au cours des cinquante dernières années (1970-2020), la taille moyenne des populations d’animaux sauvages suivies dans le cadre d’un indice IPV (pour Indice Planète Vivante) a diminué de 73%!

Certes, cela ne veut pas dire que les trois quarts des espèces sont éteintes, mais cela signifie que la taille moyenne de ces populations d’animaux vertébrés s’est réduite d’autant. En termes de biodiversité, ce déclin est catastrophique. Ce rapport va se retrouver au cœur des discussions de la COP 16 sur la biodiversité qui se réunit à Cali, en Colombie, à partir du 21 octobre. Les engagements pris il y a deux ans par la communauté internationale lors de la COP 15 de Montréal n’ont pas permis de stopper cette érosion: le recul mesuré par cet indice IPV était alors de 69%.

Lorsque l’on va dans les détails du document, on constate que la situation se dégrade plus rapidement en Amérique latine et dans les Caraïbes, où la baisse est de 95%. Mais c’est aussi parce que, en Europe ou en Amérique de Nord, le recul a eu lieu précédemment. Le rapport montre aussi qu’un certain nombre de points dits «de bascule» se rapprochent dangereusement. La disparition des récifs coralliens ou la destruction de la forêt amazonienne, par exemple.

Parmi les pistes évoquées pour faire face à ce défi, la transformation de notre système alimentaire. Celui-ci est trop carné et représente un des principaux moteurs du déclin de la nature. Ainsi, la déforestation en Amazonie pour produire du soja vise à nourrir du bétail, pas des humains directement, comme le proclament des climato-négationnistes mal intentionnés qui accusent «les mangeurs de tofu» d’être responsable de la déforestation. Et qui hurlent au wokisme chaque fois qu’une administration tente, par exemple, de verdir le repas d’une cantine ou le menu d’un 1er Août non exclusivement dédié à la saucisse.

Car le défi est de taille. Les auteur·trices du rapport donnent quelques chiffres: les financements privés et autres avantages fiscaux ou subventions qui contribuent au problème sont évalués à 7000 milliards de dollars; les flux financiers tournés vers la durabilité n’en pèsent que 200 milliards. Si l’on veut éviter une catastrophe, il faudra inverser ces tendances. Qui a dit changement systémique?

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