Rina Pugno (1876-1900), saluée à l’époque comme la plus prometteuse des voix nouvelles de la poésie suisse italienne, est décédée à 23 ans, en février 1900, d’une grippe fulgurante, sans avoir pu mettre la dernière main à son unique recueil. C’est âgée de 21 ans que la poétesse écrit à chaud Jours de douleur pour dénoncer le Massacre de Milan, quand les manifestants qui protestaient contre la cherté des produits alimentaires ont été massacrés à coups de canon. Des vers qui ont résonné, pour le traducteur, avec la guerre fratricide en Ukraine.

Christian Viredaz, né en 1955, a publié cinq recueils de poèmes et a traduit, depuis 1981, une quarantaine d’ouvrages, de l’italien surtout (notamment Giorgio et Giovanni Orelli, Alberto Nessi, Dubravko Pušek, Remo Fasani et Daniele Finzi Pasca, ou encore Franz Hohler et Francesco Micieli). Il travaille à une grande anthologie de la poésie suisse italienne. Il lui arrive aussi d’œuvrer comme mentor. Il présente le recueil dont sont extraits ces poèmes, ainsi que la poétesse Rina Pugno, dans un texte à lire ici