Édito

COP 27, comment éviter la catastrophe?

COP 27, comment éviter la catastrophe?
Le glacier du Scex Rouge s'est séparé du glacier de Tsanfleuron le 13 septembre dernier, sur le domaine de Glacier 3000 au-dessus des Diablerets. Le col de Tsanfleuron, petite portion de terre qui relie les cantons de Vaud et du Valais a 2800 mètres d'altitude, a refait surface après avoir été enseveli sous la glace depuis au moins 2000 ans. KEYSTONE
Climat

La semaine passée, dans le sud de la France, des cerisiers ont refleuri une seconde fois… Dans quelques jours s’ouvrira la COP 27 à Charm El Cheikh en Egypte. La réunion de la dernière chance? En tous les cas, toute une série d’avertisseurs d’incendie clignotent furieusement.
Deux rapports du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et d’ONU climat parviennent aux mêmes conclusions. «La fenêtre permettant de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degrés se referme rapidement», avertit Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.

Les pointages faits par les agences onusiennes montrent que les plans climats des 193 pays signataires des accords de Paris permettraient de réduire les émissions de CO2 dans une fourchette comprise entre 5% et 10% à l’horizon 2030, c’est-à-dire demain. Ce qui implique un réchauffement climatique compris entre 2,4 et 2,6 degrés. Ceci alors qu’il faudrait une baisse de 45% pour respecter l’objectif des 1,5% en 2100 ou de 30% si on se contente d’une cible plus modeste, un réchauffement qui ne serait «que» de 2 degrés1>Le Monde du 27 octobre, «Le monde se dirige vers un réchauffement «catastrophique» de 2,5% à la fin du siècle »..

Le risque? Un emballement climatique qui menacerait sinon la survie de l’espèce humaine, du moins des pans entiers de l’humanité. Un enjeu qui ne semble pas être perçu avec l’urgence qu’il mérite. Que ce soit au niveau de la communauté internationale – il est vrai que lorsque la Russie se lance dans une guerre impériale, on voit que ses priorités sont ailleurs – mais aussi au niveau national, voire local.

Le peuple suisse s’est laissé enfumer par les milieux économiques et leurs relais politiques et a refusé la Loi sur le CO2. L’extrême droite, volontiers climatosceptique, a même lancé un référendum contre le contre-projet consensuel à l’initiative pour les glaciers qui tente de sauver les meubles… Enfin, même des mesurettes visant à garantir un tant soit peu la qualité des vie des habitant·es – mettre l’hyper-centre de Genève à 30 km/h, par exemple – se heurtent à un tir de barrage du lobby de la voiture qui préconise des mesures techniques: «Yaka mettre du bitume phonoabsorbant».

Du temps précieux de perdu. Lorsque la catastrophe sera là, les mesures à prendre seront bien plus douloureuses. Et antisociales. Car les nanti·es trouveront toujours un moyen de se mettre à l’abri. Ce seront les revenus modestes qui souffriront de l’emballement climatique et à qui la facture risque d’être présentée.

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Opinions Édito Philippe Bach Climat

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