On nous écrit

Un droit à la déconnection

Christine et Jean-Bernard Waeber mettent en garde contre notre dépendance organisée aux écrans.
Numérique

C’est après avoir lu L’enfer numérique1>Guillaume Pitron, L’enfer numérique, Les Liens qui libèrent, 2021 et surtout La guerre de l’attention2>Yves Marry et Florent Souillot, La guerre de l’attention, L’Echappée, 2022 que nous désirons intervenir ici sur le phénomène de «captation de l’attention» dont nous sommes victimes: notre capacité d’attention est menacée par l’usage excessif des écrans. Nous sommes en présence d’un phénomène de lente destruction d’une de nos facultés cérébrales indispensable à notre vie physique, psychique, culturelle et sociale.

Les nouveaux maîtres du monde, les GAFAM, nous envahissent et surtout manipulent nos cerveaux. Ils réussissent à créer l’illusion d’une société soi-disant «libre» mais connectée à l’excès. Par exemple ils nous font miroiter d’insensées villes connectées qui formateront des citoyens à «la tête baissée» ayant abandonnés leur attention et leur intelligence à… des algorithmes et des machines énergivores.

Or, il est encore possible de résister. Yves Marry et Florent Souillot, dans la troisième partie de leur ouvrage, nous invitent à promouvoir le «droit à la deconnexion» (tout comme nous avons déjà obtenu des lieux sans fumée, des rues à vitesse limitée, etc.), c’est-à-dire qu’il est possible de revendiquer du temps et des lieux déconnectés (restaurants, plages, etc.).

Mais le plus urgent est de protéger les enfants. Selon la doctoresse Anne-Lise Ducanda, nous sommes en présence d’une épidémie silencieuse d’enfants dont le développement est entravé par leur surexposition aux écrans3>Anne-Lise Ducanda, Les tout-petits face aux écrans, l’épidémie silencieuse, ed. du Rocher, 2021, qui développent des troubles proches du spectre autistique. Il faut donc agir pour qu’ils puissent grandir et se développer sans que leur cerveau soit capté à l’excès par des outils informatiques. Leurs capacités affective, physique, intellectuelle et sociale dépendent de notre vigilance.

P.S. Pour l’anecdote, la fille de Bill Gates a fréquenté l’école Waldorf-Steiner et a reçu son premier smartphone à 15 ans…

Christine et Jean-Bernard Waeber,
Confignon

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