Le train, c’est trop bien…
L’été, ses festivals, une période où toutes les rubriques «informations pratiques» des sites internet concernés nous incitent à nous rendre à ces grandes messes musicales en train. Expérience parfaitement réussie en ce qui me concerne pour le Caribana: départ de Genève en train, navette jusqu’au lieu du festival puis retour avec une petite attente plus qu’acceptable de quinze minutes à la gare de Nyon. L’offre de transports publics est adaptée à la situation, mon attachement inconditionnel au train en sort encore renforcé. Forte de mon expérience, je conseille vivement à mes amis qui vont au Montreux et au Paléo de faire de même: le train c’est trop bien, pour la tranquillité d’esprit et une ambiance festive jusqu’au bout de la nuit. Mais… les retours de ces nouveaux usagers des CFF sont catastrophiques: «Plus jamais en train!» «L’année prochaine c’est voiture, comme je le fais depuis toujours…» Galère totale du train qui quitte la gare deux minutes avant l’arrivée de la navette du festival… une foule compacte obligée d’attendre plus d’une heure à la gare car aucun train supplémentaire n’est affecté pour rentrer de nuit…
Comment être plus contreproductif? Si la transformation radicale de notre mobilité est une nécessité, il ne suffit pas de le dire et de recommander les transports publics sur les pages internet des festivals et autres manifestations. Il faut efficacement organiser l’offre en conséquence. Il est donc absolument nécessaire, et ce afin de ne pas tuer dans l’œuf les bonnes intentions naissantes de ceux qui sont prêts à changer, que les CFF, de concert avec les organisateurs de festivals, mettent à profit les mois à venir pour aménager leur offre de transports, notamment en période estivale. C’est à ce prix que ceux-ci, et les autorités, gagneront leur crédibilité en matière d’incitation à une mobilité moins polluante… accessoirement, cela me permettra aussi de conserver la mienne auprès de mes amis (je plaisante).
Sophie Coulet, Genève