On nous écrit

Un grand patron à côté de la plaque

Jean Martin revient sur de récentes déclarations du patron de Syngenta.
Alimentation

Quand un capitaine d’industrie vit dans un autre monde: dans la NZZ am Sonntag du 8 mai, le grand patron de Syngenta, industrie chimique suisse qui produit notamment des pesticides de synthèse, se fait le chantre de l’agrobusiness.

Devant des désastres comme ceux entraînés par la guerre en Ukraine, et les difficultés d’approvisionnement y relatives, la solution à ses yeux est le recours massif à plus d’agriculture conventionnelle industrielle (qui aurait l’effet éminemment utile de gonfler les profits de sa firme).

On croit rêver… On voulait croire que les responsables de l’économie gardent les yeux ouverts sur le monde dans lequel ils vivent – quoique, regrettablement, avec des entourages et des écrans ou œillères les protégeant de réaliser les dommages qu’ils causent par tant d’externalités nuisibles (externalités dont ils n’assument pas les coûts, les laissant à charge de la collectivité).

Est-il besoin de rappeler que l’agrobusiness conventionnel est une cause majeure de la chute dramatique de la biodiversité (extinction de nombreuses espèces) et contribue au dérèglement climatique?

A souligner ici l’accroissement partout dans le monde, entre les pays et au sein des pays, des inégalités socio-économiques au cours des décennies récentes. Ce que ces grands patrons ne veulent surtout pas voir, c’est que le néolibéralisme (dont l’agrobusiness est une facette) fait le lit de ce malheur planétaire.

Dr Jean Martin,

Echandens (VD)

Opinions On nous écrit Votre lettre Alimentation

Connexion