Édito

Open bar pour l’armée

Open bar pour l’armée
Un avion de chasse F-35A qui décolle de l'aérodrome d'Emmen. KEYSTONE
Avions de combat

Et si on passait en force? Le Conseil fédéral a annoncé mercredi vouloir accélérer le processus d’achat d’avions de combat F-35A. Ceci nonobstant le fait qu’une initiative populaire visant à bloquer le coûteux achat devisé à 6 milliards de francs (et dont le montant sera évidemment largement explosé) est en cours de récolte de signatures.

Légalement, la tactique reste dans les clous: en septembre 2020, le peuple a – malheureusement – donné un feu vert à l’acquisition de cet équipement. De toute façon, la manœuvre des autorités suisses est cousue de fil blanc. Le Conseil fédéral joue sur la peur suscitée par l’invasion de l’Ukraine. Et tant pis s’il faudra au bas mot une décennie pour que ces engins soient livrés à la Suisse…

L’utilisation par les tenants de la chose militaire de cette lucarne d’opportunité ne s’arrête d’ailleurs pas là. Le vert-de-gris a «open bar» ces jours-ci aux Chambres: il y a une semaine, il a obtenu une rallonge au budget militaire d’un milliard de francs, histoire d’aligner ses dépenses sur le 1% du PIB.

Une logique des lobbies préside à ces votes la tête dans le sac, en sacrifiant une saine hiérarchisation des besoins. Dans la foulée, la majorité de droite a décidé de hâter le remboursement de la dette Covid qui devrait s’élever entre 25 et 30 milliards de francs à la fin de l’année. Cela sera pris sur la recherche, l’aide au développement et les services publics.

Et on ne parle même pas du défi climatique et des investissements autrement plus cruciaux pour l’avenir de l’humanité que cette crise ­implique. Le monde subit des vagues de chaleur catastrophiques ces jours-ci. Les F-35A ne seront d’aucun secours pour les contenir…

Opinions Édito Philippe Bach Avions de combat

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