Depuis le début de la guerre russe contre l’Ukraine, l’élan de solidarité en Suisse est important. Des dizaines de milliers d’Ukrainiennes – car il s’agit en majorité de femmes – et d’Ukrainiens ont été accueillis à ce jour, d’autres dizaines de milliers pourraient rapidement leur emboîter le pas.

Ce sont pour la plupart des bénévoles, des volontaires, non rémunérés donc, qui assurent l’accueil de celles et ceux qui arrivent dans les gares. Sauf que cet accueil demande non seulement du personnel, mais aussi une certaine vigilance contre les abus qui pourraient se produire, notamment en termes d’exploitation de la détresse au profit de la traite d’êtres humains.

Pour encadrer et optimiser ces élans d’accueil, des moyens financiers sont nécessaires pour rémunérer ce travail, pour former les personnes intervenant sur le terrain, pour engager du personnel et pour donner des cours de langue par exemple.

Hier, le président Biden annonçait que les avoirs confisqués aux Etats-Unis à un oligarque russe serviraient à la reconstruction de l’Ukraine. En voilà une bonne idée! Ainsi, ne pourrait-on pas confisquer, et pas seulement geler, les 200 à 300 milliards – dont seul 5,7 ont été jusqu’ici bloqués – qui constituent la fortune en Suisse des oligarques afin d’en attribuer une partie au financement des mesures d’accueil.

Car c’est bien à cause des liens et la complicité entre les oligarques et le régime de Poutine que ces gens fuient aujourd’hui leur pays soumis à la barbarie de ses ambitions impériales.

Paolo Gilardi,
Genève