Une manière de ramener une question essentielle sur le tapis. Les Vert·es lancent ce jeudi une initiative parlementaire pour que les villes et les cantons qui le souhaitent puissent accueillir des contingents supplémentaires de réfugié·es. Une manière aussi de mettre en évidence et de contester la politique de repli qui est celle du Conseil fédéral.

D’un point de vue institutionnel, la proposition de la formation écologiste est frappée du sceau du bon sens: une application du principe de la subsidiarité qui verrait les communes –celles qui sont aux plus près des préoccupations des habitant·es– prendre leurs responsabilités.

Mais la proposition est évidemment condamnée d’avance. On l’a d’ailleurs déjà vu la semaine passé avec le rejet par la commission des institutions politiques du Conseil des Etats de la proposition socialiste de réintroduire la possibilité de déposer des demandes d’asile dans les ambassades. Cela pourrait créer un appel d’air, mieux vaut contenir ces gueux aux confins du troisième cercle, et tant pis si cela les pousse à tenter le tout pour le tout dans des embarcations de fortune…

La politique fédérale en la matière est tétanisée par l’extrême droite. Ses affidés veulent bien donner la parole au peuple lorsqu’il s’agit de bannir quelques candidat·es à la naturalisation par trop basané·es; mais pas question de laisser les villes prendre leurs responsabilités.

Pourtant, il y a urgence. La situation dans les camps de réfugié·es, en Grèce notamment, est dramatique. Ils ressemblent davantage à des camps d’internement –à l’abri du regard de la presse et des ONG, gardés fusils au poing– qu’à des lieux de premier accueil de personne en détresse profonde. La pression des villes ne sera sans doute pas suffisante, cela ne veut pas dire qu’elle est inutile. Bien au contraire, elle est indispensable.