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8 degrés à 2000 mètres

Yves Batardon donne son point de vue sur l’actuel projet de loi sur le CO2.
Climat

La limite de la neige s’est située à 2600 m. à la fin de la dernière semaine de décembre.
Pour y répondre, le Conseil national vient de présenter son pathétique projet de lois sur le CO2. Texte minimaliste qui a l’avantage de ne rien remettre en cause, de ne pas déranger. Selon ce texte, la finance, l’économie, le marché, tout ce qui a montré son incapacité à se réformer, pourra continuer comme avant, pour «la prospérité» du pays. Ceci sans prise en compte des éléments scientifiques validés par le GIEC. Ce projet n’a qu’un but, la bénédiction du bon peuple.

Est-ce raisonnable? Ce projet de lois décrédibilise le microcosme des gestionnaires politiques. Mais où sont donc passés les visionnaires? Le consensus Suisse a pourtant fait notre fierté, il montre aujourd’hui au grand jour son incapacité à répondre aux enjeux climatiques.

Pourtant, en cette fin d’année, un homme a montré la voie à ceux qui souhaitent reprendre en mains leur avenir. Cet homme s’appelle Guillermo Fernandez. Seul, il a affronté depuis le 1er novembre le Conseil fédéral et les Chambres, pour les obliger à organiser avec le concours de scientifiques reconnus une séance au Conseil national. Une séance destinée à présenter la situation climatique actuelle et notre avenir dans 30 ans si nous laissons faire. Il s’agit aussi d’exposer les actions à entreprendre pour limiter à 1,5 degré l’augmentation de la température (aujourd’hui 1,1 degré). Le but de cette action: confronter le Parlement à ses responsabilités, l’obliger à «savoir».

Ce sera aussi l’opportunité de donner aux milieux scientifiques, la possibilité de définir une alternative crédible aux propositions du Conseil national. Propositions qui, si elles restent inchangées, vont nous confronter à une augmentation de 2,3 à 2, 7 degrés avant la fin du siècle. Ceci avec des conséquences incalculables. Cela démontrera que ce ne sont pas les positions d’Extinction Rébellion qui sont radicales, mais bien celles défendues par ceux qui souhaitent continuer comme avant.

Après 39 jours de grève de la faim. Victoire! Par sa détermination, Guillermo a obtenu du Conseil fédéral qu’il organise cette séance parlementaire début mai 2022. Cette victoire n’est pas une fin en soi. A nous citoyens d’y donner sens en restant curieux, en nous informant pour construire notre opinion.

Cela pourra, je l’espère, nous permettre de nous souhaiter la bonne année avec sincérité et confiance.

Yves Batardon,
Soral (GE)

 

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