Édito

L’avenir, l’affaire de toutes et de tous

L'avenir, l'affaire de toutes et de tous
Même si le peuple suisse a refusé la loi sur le CO2 en juin dernier, la problématique liée au réchauffement climatique demeure toujours présente. KEYSTONE
Nouvelle année

‎Bon débarras, on ne regrettera pas 2021. Une année pénible. La deuxième marquée par la pandémie et ses dommages collatéraux: montée de populismes, pertes des repères, replis identitaires, difficultés financières pour de nombreuses personnes…

Raison de plus pour aborder d’un pied ferme 2022. Les défis ne manqueront pas. En termes de luttes défensives, par exemple, pour éviter la dégradation du système de prévoyance sur le dos des femmes qu’une droite mal-pensante veut faire travailler une année de plus. Avant que l’âge soit relevé pour tout le monde à 67 ans?

Des défis positifs, aussi. Le 13 février, le peuple votera sur une loi sur l’aide aux médias. L’occasion de mettre le débat démocratique au centre des enjeux politiques. Les thèses complotistes et les manipulations ou interprétations fantaisistes des chiffres sur la question du Covid ont mis en évidence la nécessité d’une information sérieuse.

Cette dérive qui a pu atteindre des niveaux préoccupants, les menaces se traduisant même en actes violents, va-t-elle influer sur le vote? En tous les cas, on est à un tournant sur cette question.

Bien plus cruciale encore, la question du climat. La loi sur le CO2 a été refusée par le peuple en juin; la problématique demeure. Comment sortir de l’impasse climatique? Pour l’heure, ce sont surtout des solutions tenant du replâtrage qui sont avancées – faire du neuf avec du vieux. Ainsi, sans surprise, en Suisse les fonds de placements verts surgissent comme des champignons après l’ondée.

La France, de son côté, fait pression sur Bruxelles pour que le nucléaire soit classé comme énergie verte 1>  Le Monde, du 28 décembre, «La commission européenne s’apprête à classer le nucléaire comme énergie verte»! Oublié les problèmes liés aux risques que causent ces centrales et des déchets radioactifs dont on ne sait que faire.

Surtout, on passe comme chat sur braise sur le fait que les centrales nucléaires sont dans les faits beaucoup plus émettrices de CO2 qu’il n’y paraît: l’extraction du combustible, son conditionnement et la construction des centrales voit l’atome générer entre deux et cinq fois plus de CO2 que l’éolien ou le solaire 2> lesamisdelaterre.be «Pourquoi le nucléaire ne sauvera pas
le climat»
.

Il faudra faire preuve d’imagination, d’énergie et d’inventivité pour inverser le cours des choses qui, sinon, nous conduira dans des situations d’urgence qui requerront des moyens drastiques pour éviter la catastrophe. A ce moment-là, les questions de libertés publiques pèseront alors peu de poids. La crise du Covid nous aura au moins appris cela.

La défense de la démocratie, paradoxalement, implique que nous osions nous lancer dans des changements systémiques radicaux. Une autre manière de concrétiser la formule visionnaire de l’ouvrage éponyme de Denis de Rougemont: l’avenir est notre affaire.

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