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Agir en connaissance de cause

Nigel Lindup répond à une déclaration du conseiller national Yves Nidegger.
Climat

Indépendamment de ce qu’on pense de la grève de la faim de M. Fernandez, une réunion entre politiques et scientifiques va bel et bien avoir lieu, pour aider nos décideurs à prendre des mesures pour éviter de dépasser un réchauffement climatique de 1,5°C. Et tant mieux.

Le conseiller national M. Yves Nidegger (UDC, Genève) a dénoncé d’emblée une «récupération politique» suite au «chantage émotionnel» de la part de M. Fernandez.

Or, la crise existentielle de l’espèce humaine, et de la biodiversité dont celle-ci dépend, est plus importante que les petites rivalités entre partis ou personnages politiques. En tant qu’électeur du canton de Genève, j’aimerais donc rappeler à M. Nidegger qu’il me représente au Conseil National, et que j’attends de lui une attitude responsable.

Il se peut très bien qu’il s’agisse d’une récupération politique ou du chantage émotionnel, mais voilà, la réunion aura néanmoins lieu et l’occasion sera idéale pour tous·tes nos parlementaires de s’approprier les faits essentiels à ce sujet, de questionner les experts et enfin d’agir en connaissance de cause.

En guise de préparation, je recommande de lire le résumé du 6e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), document rédigé justement à l’intention des décideurs.

Il est vrai que ces 40 pages sont assez techniques, mais les politicien·nes sont habitué·es à étudier de tels textes afin de former une opinion. Il est d’ailleurs exactement à cause de la complexité technique des réflexions du GIEC que l’échange proposé est nécessaire. Ayant lu le résumé, les non-scientifiques pourront poser leurs questions aux expert·es au nom des habitant·es du pays, dont beaucoup vivent une réalité de plus en plus alarmante – des inondations plus fréquentes; des éboulements de terre; la fonte des glaciers; la disparition des espèces essentielles à l’équilibre naturelle; etc – et attendent de l’action, sinon pour eux-mêmes, alors pour protéger leurs enfants du pire.

Un parlementaire a bien sûr le droit de douter de l’utilité d’un événement. Mais qu’il mette en question l’opportunité de cet échange au motif facile que «les parlementaires… n’ont pas le pouvoir de faire baisser la température» est surprenant. Je croyais que la spécialité des avocats de profession – comme M. Nidegger – était l’argumentation sophistiquée. Pour moi, cette remarque sans subtilité ne fait que démontrer la nécessité criante de cette réunion. Je vous prie instamment, M. Nidegger, d’y assister, pour le bien des Genevois.

Nigel Lindup,
Versoix (GE)

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