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Un appel dénonce la «banalisation du fascisme»  

Intitulé «Pour la défense des libertés démocratiques», un appel lancé le 11 décembre par un front syndical condamne les «actes d’intimidation» ayant visé le représentant de la CGAS au sein du comité contre la venue d’Eric Zemmour à Genève – en l’occurrence le syndicaliste Paolo Gilardi, dont la boîte aux lettres a été taguée d’une croix gammée. Le texte de l’appel est reproduit ci-dessous.  
Genève

Contre l’intimidation, contre la banalisation des symboles nazis, pour la défense des libertés démocratiques:

Suite aux manifestations dénonçant la banalisation des idées racistes et négationnistes représentées par Eric Zemmour venu à Genève donner une conférence le 23 novembre dernier, la boîte aux lettres de Paolo Gilardi, qui a représenté la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) dans l’organisation des manifestations, a été marquée, le week-end dernier, d’une croix gammée.

C’est un acte ignoble contre lequel une plainte pénale a été déposée.

Ignoble, cet acte l’est à plusieurs titres:

Banalisation de signes et d’identifiants, en l’occurrence la croix gammée (svastika), au nom desquels l’Europe a été mise à feu et à sang par les nazis et leurs alliés fascistes, des millions de personnes ont été arrêtées, déportées, affamées, torturées, réduites en cendres dans les camps d’extermination.

Intimidation à l’encontre de tout mouvement et de toute personne qui exprime librement ses opinions antifascistes, antiracistes, contre toute discrimination et pour la justice sociale.

Attaque directe à une personne, Paolo Gilardi, essayant de se servir contre elle de l’arme la plus classique et brutale de tous les courants et de tous les régimes antidémocratiques, la peur.

L’idéologie de la haine et de la mort que la svastika représente n’a rien d’anodin.

Empêcher aujourd’hui l’expression de cette idéologie mortifère est une mesure indispensable pour qu’elle ne s’affirme pas davantage demain, pour que le nouveau fascisme ne se réarme pas.

Ainsi, nous soussigné·es:

– exprimons publiquement notre indignation face aux mesures d’intimidation que ces faits représentent et notre détermination à défendre les libertés démocratiques;

– dénonçons toute forme de banalisation du fascisme, du nazisme et de leurs symboles;

– réaffirmons, avec Sandro Pertini, jadis président de la République italienne, que «le fascisme n’est pas une opinion, mais un crime» qui n’a pas droit de cité parmi nous;

– invitons le procureur général à tout mettre en œuvre pour retrouver les auteurs de l’intimidation contre le militant syndicaliste Paolo Gilardi.

Syndicats (Genève): Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS); Syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs (SIT); Syndicat des services publics (SSP région Genève); Unia Genève; Katharina Prelicz-Huber, présidente SSP; Stefan Giger, secrétaire central SSP; Guy Zurkinden, rédacteur responsable journal Services publics; Davide De Filippo, président CGAS; Anna Gabriel Sabate, vice-présidente CGAS; Manuela Cattani, co-secrétaire générale SIT; Vincent Bircher, président SSP Genève.

Conseil national ou aux Etats: Dandrès Christian, Fehlmann Rielle Laurence, Klopfenstein Broggini Delphine, Prezioso Batou Stefania, Walder Nicolas.

Grand Conseil genevois: Amsellem-Ossipow Bénédicte, Batou Jean, Baud Olivier, Bayrak Dilara, Bonny Didier, Buchs Bertrand, Burgermeister Jean, de Chastonay Marjorie, de Sainte Marie Romain, Deonna Emmanuel, Eckert Pierre, Guinchard Jean-Marc, Haller Jocelyne, Luthi Badia, Mettan Guy, Nyffeler Françoise, Rielle Jean-Charles, Thévoz Sylvain, Valiquer Grecuccio Nicole, Vanek Pierre.

Partis: Parti socialiste genevois, Résistons, Solidarités, Union communiste libertaire, Les Vert.e.s Genève.

Suivent 35 signatures individuelles.

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