Le 21 mai s’est déroulée une Journée pour le climat. Les plus de 2000 personnes présentes réclamaient la neutralité carbone – et ce, pas en 2050, mais dans les prochaines années. Pour y arriver, il faudra réduire drastiquement les émissions des secteurs les plus polluants. En Suisse, plus d’un tiers est dû aujourd’hui aux transports. Et ces transports, en particulier ceux par avion, ne diminuent pas. Au contraire, selon les prévisions, le trafic aérien devrait augmenter à nouveau fortement après la pandémie. La protection du climat passe donc par une taxe sur les billets d’avion.
Certains répliqueront que cet impôt pénalisera les personnes à faible revenu, qui ne pourront plus se payer des vacances bon marché. Rien de plus faux. Les vols court-courriers (vers l’Europe) depuis la Suisse seront facturés 30 francs de plus et les vols long-courriers (outre-mer) jusqu’à 120 francs. Plus de la moitié de la taxe, soit 51% des recettes, sera reversée à la population, via un abaissement de la prime d’assurance-maladie. Les autres 49% iront dans un fonds pour le climat.
Jusqu’à 90% de la population suisse profitera financièrement de la taxe. En effet, la plupart des gens n’empruntent que rarement l’avion et recevront donc plus d’argent en retour qu’ils n’en ont payé. Les 5% des personnes voyageant beaucoup sont à l’origine d’environ un tiers des émissions totales de CO2 du trafic aérien. Ces personnes disposant en général d’un revenu (très) confortable et se déplaçant beaucoup en avion seront les seules à payer plus qu’elles ne recevront en retour.
Le fonds pour le climat, lui, servira aussi à financer une extension du réseau de trains de nuit. Trois nouvelles ou plutôt anciennes destinations seront reprises: Amsterdam, Barcelone et Rome. Si vous aimez les trains de nuit, dites «oui» à la loi sur le CO2!