On nous écrit

Un pays en progrès

Marcel Gerber réagit à un article publié dans nos colonnes le 26 février 2021.
Bélarus

Pourquoi un quotidien comme Le Courrier, qui se veut à gauche et distinct des médias dominants, reprend de la La Libre Belgique, journal de droite, un article dénigrant le Bélarus comme le font presque tous les moyens d’information? Sous le grand titre La prison pour un drapeau au balcon, on lit ceci: «Au Bélarus, il suffit d’avoir accroché un drapeau bleu-blanc-rouge à son balcon ou d’avoir participé pacifiquement à une manifestation pour être arrêté, placé en détention provisoire et condamné à plusieurs années de prison.».

Puisque il a été annoncé la présence de centaines de milliers de manifestants dans ce pays l’été dernier, il existe certainement maintenant des camps de concentration au Bélarus pour loger toutes ces personnes. Mais les médias n’en parlent pas encore…

Trêve de plaisanterie: le Bélarus est coupable de n’avoir pas sombré dans la capitalisme comme les autres républiques de l’ex-URSS, avec corruption, accaparement des richesses et systèmes mafieux dominants. Son évolution depuis le milieu des années nonante a fait du Bélarus un pays en progrès constant tout en conservant et développant les aspects positifs de l’URSS –  les systèmes de santé et d’éducation par exemple – et en maintenant les services publics et la propriété collective des grandes entreprises. Tout cela est indécent pour les prédateurs occidentaux, les Etats-Unis et l’Union européenne en tête, lesquels consacrent des dizaines de millions chaque année depuis la fin des années nonante pour faire basculer ce pays dans leur giron. Par exemple, la seule organisation privée du Parti démocrate américain – National Democratic Institute for International Affairs (NDI) – a versé pour la seule année 2020 un montant total de 2 359 539 dollars américains à diverses structures indépendantes au Bélarus. C’est une des petites contributions au milieu d’autres. Le Congrès américain a voté en 2004 une «loi prévoyant la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et de l’état de droit en République du Bélarus et la consolidation et le renforcement de la souveraineté et de l’indépendance du Bélarus», loi qui comporte un financement annuel de 100 millions de dollars pour aboutir à mettre sous sa coupe ce pays taxé de faire partie de l’Axe du Mal. Tout cet argent permet d’acheter dans le monde et au Bélarus maints médias, journalistes et des organisations, y compris des ONG.

Ayant depuis le début des années 2000 séjourné professionnellement 25 fois au Belarus, la première en étant sûr d’entrer dans une sinistre dictature, j’ai appris à considérer la quasi totalité des infos sur ce pays comme fausses, sauf certaines qui peuvent mériter confirmation sur place.

Marcel Gerber, Le Mont (VD)

Opinions On nous écrit Votre lettre Bélarus

Connexion