Pesticides? Non merci
«Il est scientifiquement prouvé que des résidus de pesticides de synthèse sont omniprésents dans nos aliments et notre environnement. On les trouve dans les cheveux, l’urine et le sang des Suisses. Or des doses très faibles de ces substances, absorbées de manière chronique ou à des moments sensibles du développement de l’enfant, sont suffisantes pour provoquer des problèmes de santé graves et irréversibles: malformations génitales des garçons, puberté précoce chez les filles, troubles neuro-développementaux, baisse de la fertilité, maladies neurodégénératives, cancers, etc.»
Le texte n’émane pas d’un parti politique ou d’une organisation écologique. Signée par 340 médecins, professeur·es et soignant·es – et un Prix Nobel de chimie, Jacques Dubochet –, cette lettre ouverte demande au Conseil fédéral qu’il protège la population contre les dangers des pesticides. Du chlorothalonil a été détecté dans la moitié des captages d’eau potable du plateau suisse à des concentrations dépassant la limite fixée par l’Union européenne, rappellent les signataires, à titre d’exemple. Résultat, plus d’un million d’habitants boivent quotidiennement une eau contaminée.
Des milliers d’études indépendantes font le lien entre atteintes à la santé et ce qui est pudiquement appelé produits phytosanitaires. Pourtant, jouant avec le feu, les autorités ont jusqu’ici choisi de ne pas appliquer le principe de précaution. Comme avec la cigarette ou l’amiante. Investir dans une agriculture nourricière compatible avec le vivant dans sa globalité n’exige pas seulement un changement de mentalités, mais aussi une nécessaire autonomie vis-à-vis des diktats libre-échangistes et un soutien politique et financier sans faille en faveur des paysannes et paysans. Il reviendra donc au peuple de prendre ses responsabilités au moment de voter, le 13 juin prochain, sur les initiatives pour une eau potable propre et une terre libre de pesticides de synthèse.