Genève

L’échéancier de la mobilité

L'échéancier de la mobilité
C'est à un transfert modal qu’il faut s’atteler, du trafic individuel motorisé vers la mobilité douce et collective. KEYSTONE
Mobilité

Le canton de Genève veut rendre son parc automobile plus vert. Il a proposé mercredi une série de réformes de la fiscalité automobile pour lutter contre les petits tanks qui encombrent les routes genevoises, notamment au profit de subventions pour les véhicules à propulsion électrique.

Pour l’heure, l’effort est modeste. Seules les voitures pesant plus de 2500 kilos sont concernées. Il eut été possible d’être plus audacieux. Mais pas question de déroger – on se demande pourquoi – à la neutralité fiscale. Deuxième réserve: la mutation de la flotte automobile mue par des moteurs thermiques au profit de voitures électriques est un leurre. C’est bien à un transfert modal qu’il faut s’atteler, du trafic individuel motorisé vers la mobilité douce – vélo et marche à pied – et collective, si l’on veut sérieusement respecter les objectifs climatiques qui s’imposent à nous.

Et c’est là sans doute la bonne nouvelle, au-delà des réserves qu’on peut avoir sur ce genre de mesures de régulation fiscale: force est de constater que la question s’est bel et bien imposée à l’agenda politique. Et pour dispersées qu’elles soient, les réponses apportées par les différentes autorités montrent qu’elle ne peut plus être éludée.

Un gouvernement de droite, à Genève, vient d’imposer des axes cyclables qui faisaient cruellement défaut. La Ville de Lausanne veut bannir dans l’hyper-centre les moteurs thermiques à l’horizon 2030, c’est-à-dire demain. Mercredi, Fribourg a mis en consultation un plan directeur en matière de mobilité, admettant être confronté à certaines impasses d’aménagement.

Bref, si les réponses sont incomplètes, contradictoires ou cherchent encore à esquiver ou retarder certaines échéances, le débat n’en est pas moins lancé. C’est réjouissant. Et cela impose de maintenir la pression pour que les choix opérés soient ceux de la durabilité et non du consensus mou, ce qui équivaudrait uniquement à un report d’échéances qu’on sait désormais inéluctables.

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