Chômeurs , «aider et soutenir plutôt que punir»
Le député socialiste Grégoire Carasso revient à la charge sur la question des sanctions prononcées contre les chômeurs. Il y a quelques mois, grâce aux chiffres qu’il avait obtenus du Conseil d’Etat genevois, il avait été possible de quantifier le nombre de pénalités signifiées aux demandeurs d’emploi. Ainsi l’Office cantonal de l’emploi (OCE) a infligé 17 000 sanctions en 2019, contre 7000 sept ans plus tôt (notre édition du 11 décembre 2020).
A travers deux motions déposées au Grand Conseil, le député demande, avec effet rétroactif, l’annulation des sanctions en lien avec la crise sanitaire et le remboursement des pénalités infligées par l’OCE. Mais aussi de faire pression sur Berne afin de prolonger de six mois la durée des indemnités et délais-cadres pour toutes les personnes au chômage. Un projet du Conseil fédéral, devant être débattu aux Chambres le mois prochain, prévoit un allongement de trois mois du délai-cadre. «Je suis inquiet de voir qu’il n’existe pas de consensus sur l’urgence vitale d’une telle mesure, alors qu’elle avait fait l’unanimité au printemps dernier.»
La semaine passée, le syndicat SIT lançait une pétition en ligne dans le même sens. Conseiller d’Etat en charge de l’emploi, Mauro Poggia avait alors indiqué au Courrier que pour les secteurs fermés par décision de l’autorité, une recherche par semaine est exigée. Pour les intérimaires, deux recherches par mois sont nécessaires (notre édition du 3 février).
Un assouplissement jugé insuffisant par Grégoire Carasso. Il appelle de ses vœux un changement de philosophie en vue d’aider et soutenir les demandeurs d’emploi, notamment en les accompagnant en vue d’une reconversion professionnelle, plutôt que de les punir. «La croissance des sanctions décrétées à l’encontre des chômeurs qui, dans certains cas, sont déclarés inaptes au placement, et donc radiés du droit aux indemnités, est tout simplement terrifiante.»