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Un débat nécessaire

Rosangela Gramoni revient sur l’abattage d’arbres sains qui a eu lieu sur le périmètre de l’ancienne caserne des Vernets.
Environnement

Le 18 janvier 2021, un massacre à la tronçonneuse a eu lieu. Place au projet immobilier, style années 60, mais avec Minergie. Plus d’une centaine de peupliers noirs et de tilleuls en ont fait les frais et laissé sur le carreau la biodiversité qu’ils portaient ou abritaient. On appelle ça se tirer une balle dans le pied à l’heure actuelle.

Le conseiller d’Etat vert, il faut le dire vite, chargé du dossier, se réjouit. Il nous martèle que nous avons accepté ce projet en votation. Vrai, je me souviens d’avoir voté oui en 2016. Le hic, c’est que ce n’était pas sur un projet de logement. C’était un referendum du GSSA sur le crédit pour la reconstruction ailleurs de la caserne des Vernets. Si j’avais su, j’aurais voté non.

Mille cinq cents logements, c’est super, mais j’imaginais, oh naïve, que les 113 arbres seraient respectés, que le projet s’articulerait en harmonie avec eux. Quelques années plus tard, je prends connaissance de cette horreur dense, du béton+béton+béton. Les nouveaux arbres, plantés au-dessus des parkings, n’atteindront jamais la taille des sacrifiés, puisque la croissance de leurs racines sera limitée par le manque de terre. Arbres décoratifs, rachitiques, avec peu de biodiversité. Lorsque l’augmentation de la température moyenne annuelle aura dépassé les 2ºC, d’ailleurs alimentée en ville par tout ce béton, ils ne pourront guère fournir une belle ombre. Oui, je pleure ces arbres tombés sur le champ de la tromperie, mais le projet doit être repensé et vite. Il est incontournable d’informer la population. A quand un débat public avec toutes les cartes sur la table? Les habitants du quartier concerné, mais aussi des quartiers adjacents et tant qu’à faire toutes les personnes intéressées ont certainement leur mot à dire, s’il est vrai que nous vivons vraiment dans une démocratie et non une médiocratie doublée d’une ploutocratie.

Rosangela Gramoni,
Genève

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