Après le défi posé par les Verts, qui lancent trois candidats à la municipalité, le PS a choisi de maintenir sa traditionnelle alliance avec le POP. Les roses et les rouges ont présenté mardi à la presse un programme commun pour leurs quatre candidats, les sortants Grégoire Junod, Florence Germond et David Payot, avec Emilie Moeschler (PS). «C’est une alliance logique qui existe depuis trente ans», a souligné Denis Corboz, président du PS lausannois. Les deux partis ont insisté sur le bon fonctionnement de la municipalité dans sa forme actuelle, soit trois socialistes, deux Verts, un popiste, un PLR: «De toute la législature, il n’y a eu ni référendum, ni rupture de collégialité», a insisté Denis Corboz.

Représentante du POP, Céline Misiego a défendu la présence de son parti à l’exécutif: «Nous servons d’aiguillon à toute la gauche. Et nous jouons le rôle de relais des revendications des mouvements sociaux.»

Solidaire, paritaire et… écolo

La liste commune se veut solidaire, paritaire et… écologiste. Le programme en neuf points comprend des mesures sociales – une place en crèche pour chaque enfant qui en a besoin, la gratuité des hébergements d’urgence, la préservation des logements à loyer abordable, la parité dans les postes de cadres de l’administration – mais aussi de nombreuses mesures écologistes. Au niveau de la mobilité, socialistes et popistes veulent introduire le 30km/h dans toute la ville, pour faire suite au 30km/h de nuit, projet à bout touchant mené par la socialiste Florence Germond. Ils proposent la gratuité des transports publics pour les plus modestes et la décarbonisation du chauffage à distance.

Le changement climatique est l’un des deux enjeux majeurs, avec la crise sanitaire, pour le syndic Grégoire Junod: «Nous devons changer de modèle économique. Lausanne a un bras de levier pour lutter contre le réchauffement climatique, que ce soit par l’électricité, la mobilité, le mode de chauffage.»

Gauche radicale unie

Un pied de nez aux Verts, qui rompent la formule magique lausannoise en visant un siège socialiste? «Nos engagements écologistes s’inscrivent dans la continuité de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant», a défendu le popiste David Payot. Grégoire Junod a dit respecter le choix des Verts de partir seuls. «Nous espérons que nous pourrons tous se rassembler au deuxième tour», a-t-il affirmé.

Le programme «écologiste» a fait sourire jaune les Verts. «C’est comme si nous nous profilions socialistes», réagit Xavier Company, candidat. «Toutes les formations mettent en avant l’urgence climatique. Mais si les Verts présentent un candidat supplémentaire, c’est pour passer à la vitesse supérieure», ajoute-t-il.

A gauche encore, Solidarités décide ce mercredi en assemblée générale s’il présente une candidature à la municipalité, comme lors des précédentes élections. La gauche radicale – Solidarités, POP et Indépendants – fera liste commune au Conseil communal.