Notre première action a été la création d’un jardin participatif ouvert à toutes et tous. A la lumière de nombreux rapports tels ceux du GIEC ou des interpellations de personnalités comme JeanMarc Jancovici, Aurélien Barrau ou Dominique Bourg, nous considérons que nous avons atteint un point critique dans notre rapport à la Terre, et que nous devons sortir de nos habitudes de production et de consommation. Nous nous dissocions des personnes qui invitent à un retour rapide vers la «normale». La situation est certes difficile pour un grand nombre de personnes. Mais face à la catastrophe climatique, environnementale et sociale annoncée, il nous faut réfléchir et agir ensemble pour une reconversion vers une économie plus soucieuse de préserver notre environnement et de laisser une terre habitable pour les générations futures.

C’est le minimum de sérieux requis dans cette période. Cette transition organisée peut être autre chose qu’un retour à une situation moyenâgeuse – comme cela est parfois évoqué – et c’est la condition pour prévenir une dérive vers la barbarie que risquent de provoquer des évènements tels que des déplacements de populations et des pénuries alimentaires. Comme les études le montrent, le bonheur a cessé de croître parallèlement à l’accroissement du PIB depuis les années quatre-vingt. Il y a donc réellement un monde à réinventer. Nous pouvons aller vers une société qui cesse sa croissance insensée pour retrouver, comme le cite le philosophe Hartmut Rosai¹>Hartmut Rosa, Résonance, éditions la découverte, Paris, 2018 , des résonances avec le monde et les autres êtres vivants.

Arnaud Janin, pour Racines Collectives